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samedi 1 décembre 2018

Paul McCartney, concert à Paris 28 Novembre 2018

Paul McCartney, en concert, en 2019


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Alors, raconte!!

Ok.

Un concert de McCartney, ça se raconte!! 

On nous avait dit d'arriver vachement en avance, pour ce qui est désormais notre quotidien pas très peace and love, pas très glamour et pas raccord avec un esprit de partage d’un moment rock, historique et de partage: les fouilles et contrôles de sécurité.

Ok.

Un concert mémorable, évidemment. 

En réalité, je ne suis pas objectif, en écrivant ça. Fort probablement, je le pensais avant même d’y assister. 

Mais tout de même!! 

Plus de 2h30 sans interruption, Sir Paul, à 76 ans, enchaîne les titres, parle peu, faisant mine de lire un texte en français au prompteur. 

Mais rarement plus d'une ou deux phrases. On regrette un peu une certaine distance, froideur… 
Flègme british? Lassitude? Professionnalisme, concentration?? 

Je vais opter pour l’idée que c'est pour la bonne cause, on aura plus de chansons dans le laps de temps du concert. 2h 30!!!!! 
Merci!!! Après avoir entendu sur Youtube le son et la voix du Fab Four lors du concert de New York Grand Central, on espère que la voix sera plus forte, moins fragile... 

La première partie du concert ne rassure pas sur ce plan. 

Mais l'émotion est là, énorme, intacte, on se fait prendre dès l'ouverture. 

Paul McCartney arrive vers 20h10, sans débauche d’effets, sans grand cérémonial, et donne le ton, en convoquant d’entrée de jeu les Beatles avec A Hard Days Night!!!!!! 

Ça va donner… Les titres se succèdent... 39 morceaux!!!!! Le dernier album n'est, bien sûr pas oublié! Mais les fans attendent les classiques!!

Beaucoup de titres des Beatles!!!!!! 23 titres!! 

Paul enlève la veste, sa voix s'est posée.... Whaou, frissons... Il passe de la basse à la Gibson, de la Gibson au piano, du piano au piano électrique… 

Il saisit un Ukulélé pour un hommage émouvant à “Mon Frérot Georges” Harrison, sur un “Something” sobre et troublant…. 

L’hommage avait été rendu à Lennon sur Blackbird…. 

Live and Let Die, qui est parmi les titres que je n’apprécie pas spécialement, est un moment fabuleux (feux d’artifices, jeux de lumière..). 

Le recours aux videos pendant les titres des Beatles nous montre des images d’archives bienvenues… 

Tout est fait pour satisfaire les fans des Beatles, des Wings, de McCartney… Sir Paul nous offre même un titre des Quarrymen (leur premier titre enregistré!!! (In Spite of All Danger)!!!!

Enorme émotion aux premières notes de Love Me Do..... c'est le titre qui m'a accueilli en octobre 1982 quand je suis arrivé à Londres, en plein Beatles revival pour les 20 ans de la sortie du titre!!


  Le public, … agé, évidement, mais “tu sais ce qu’il te dit le vieux?”, est plutôt calme et peu démonstratif. Mais, concentré et gouttant avec gourmandise chaque note, chaque instant de ce grand moment. L’ambiance est donc plutôt recueillie et bienveillante, pas remuante ni outrageusement festive…. 

Dès première note de “A hard days night”, l’audience est magnétisée, et restera un peu figée comme sortant d’un rêve, aux dernières notes du final… 


Bémol, s'il en faut, car on est tellement emporté que ça passe pour un détail. Le son de cette salle est un peu pateux, fouilli, décevant pour un concert d'un "ex-expérimenteur" des sons, pour l’un des pères de Sgt Peper, de Revolver et du White Album…. 
Nanterre n'est visiblement pas Abbey Road, dommage. 

On a parfois l'impression que le son des instrus est saturé pour supporter, masquer, les émouvantes faiblesses d'un Grand Monsieur qui donne tout, à 76 ans.. Après tout, on aurait accepté moins de saturation et d’entendre mieux sa voix, fut-elle parfois moins parfaite qu’autrefois… 

Séquence émotion sur Hey Jude, let it be.. Nous faisons donc partie maintenant du happy few (bon, pas si few que ça, j’avoue), du “club de ceux qui ont entendu Let it be en live par son auteur…. Hey Jude, le public s’ébroue et reprend Na, na na nananana…… pour un final émouvant.. 
Le concert se termine, toujours sans grand effet, Paul McCartney quitte assez sombrement la scène…. Évidemment, le public bat le rappel… On essaie d’entonner “Na, na na nananana..” Mais la fosse ne nous suit pas. 
Paul revient pour un meddey de 6, ou 6 titres pour le rappel, à un rythme soutenu, dans une tonalité définitivement Rock, parmi lesquels un Sgt Peper (reprise) génial et coloré (video psychédéliques de rigueur, suivi immédiatemetn d’un Helter Skelter de folie… 

Tu le ferais, toi, à 76 ans après plus de 2 heures de concert sans une pause, ne serait-ce que pour boire un coup de flotte?  

Sur un petit nuage, on pourra maintenant dire “j’y étais”. 


Merci Paul McCartney

jeudi 26 avril 2018

1958 - 2018 : La Mythique Rickenbacker 330 a 60 ans!



Rickenbacker, guitare de légende

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Les 60 ans de la Rickenbacker 330!! 



Car la Guitare de mon histoire du rock est une Rickenbacker 330. 


La faute aux anglais. Once again.



Clic sur l'image => lien vers la description de la "bête"

Les anglais du British blues boom, les Townshend, Harrison, Lennon, McGuinn…. 


Qu’y avait-il dans cette guitare pour que nos perfides anglais la plébiscitent ainsi? La guitare du blues, qui les faisait vibrer, c’est plutot la Les Paul… 


Pourquoi ce fabricant, ce luthier devrais-je dire - car lui n’est pas comme Fender un industriel de la musique, mais bien, comme Les Paul et ses Gibson, un luthier- est-il devenu le porte drapeau des 60s, du rock anglais, bientot copié par la vague de renouveau du rock US dans le milieu des années 60? 


Puis encore, d'un renouveau rock post punk, avec The Jam, The Smiths, Tom Petty bien sûr, mais aussi U2, Oasis, REM......


Aujourd’hui encore, ces guitares sont fabriquées “à la maison”, et non pas abroad ou c’est moins cher. Aujourd’hui encore, peu de concession à la mode et aux sacro-saints volumes et fabrication en série. Rickenbacker souffre mal la copie, le plagiat: 


Pas de 330 like (ou si peu, et vite pourchassées), comme on trouve pléthore de copies, dérivées, inspirations, de Les Paul ou de Fender.


 Pas de chance d’avoir une “en forme de 330” fabriquée en Asie,au Mexique ou ailleurs… 


Notez que "Y en a qui ont essayé"... On les appelle des Fackenbackers...


Indie, par exemple, je me souviens d’un exemplaire, croisé lors d’un séjour à Barcelonne, dans une boutique près des Ramblas, et d’un autre, rue de Douai… 

Mais aussi AZ by WSL plus récemment, ou Aria, Tokai...

De quoi en vouloir à Pete Towshend des Who, d’avoir, en début de carrière, et pour faire genre, fracassé plein de Rickenbacker (une version dérivée de la 330 pour le marché anglais, importées par Rose Moris… mais je m’égarre). 

Un gros débat fait rage: payait il (lui ou son manager) les grattes qu’il cassait, ou étaient elles offertes par ledit importateur? En tout cas, on regrette toutes ces “Rose Morris 1998” puisque tel est leur noms… 

On sait par ailleurs que Harrison et Lennon furent gratifiés par la marque d’une 335 noire, et sans doute ensuite d’autres exemplaires? Pour faire la pub de la marque. Une pub anglaise montre Lennon avec une 335, caisse pleine, 3 micros, “achetez la guitare de Lennon. Mais en l’occurence, le modèle exposé n’est qu’un modèle de pret. 


Ho, làlà! Cette gratte! Un son fantastique, un look incroyable, un manche particulier qui ne plait pas à tout le monde…. Ce n’est pas la guitare du son Beatles: c’est une guitare pur rock, mais en fait terriblement polyvalente. 


Mais puisque Mon Histoire du Rock n’est pas une encyclopédie savante, mais un recueil d’impressions et de souvenirs, je note ici l’ébahissement devant l’exposition sur scène, et la débauche de modèles joués par Paul Kantner miraculeusement rescapé du Summer of Love… 


Fêtons donc cette année les 60 ans de ce mythe, le mieux étant d’en jouer une, en faisant fi des images d’Epinal et de la réputation mal venue qui dit que cette guitare est très limitée, à un jeu cristalin et réduit à une tonalité “Beatles”, là où, en jouant des potentiomètres, on saura la laisser nous guider du gros son gras à la finesse du jeu délié au twang “à la télecaster”, voir bien plus encore.


dimanche 28 mai 2017

Sgt. Pepper Lonely Hearts Club Band - 1967

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band: 

It was 50 years ago today…

... The Beatles ... réinventent The Beatles


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Incroyable: cet album a 50 ans…
Tout a tellement été dit sur cet album que je me demande pourquoi j’en parle aujourd’hui. A l’inverse, pourquoi je n’en ai pas parlé, avant: c’est un tel monument!

Juin 1967.
Un peu moins d’un an avant, les Beatles ont décrété qu’ils ne joueront plus en public. A l’époque, les groupes jouent dans des stades avec à peu près le même équipement que nous aujourd’hui dans la cave… tu vois le genre.
De quoi ne pas s’entendre, et saccager les efforts de composition, de création, et le rendu des balbutiements de la production d’albums un peu travaillés en studio. Revolver, sur scène, dans ce contexte… mieux vaut oublier.
Leur envie est de lâcher la bride à leur créativité, à créer des trucs dans lesquels ils n’auront pas à se freiner parce qu’il “faut jouer ça sur scène”…

Sgt Peper Lonely Hearts Club Band sera un cataclysme, encore plus fort que Rubber Soul ou Revolver. Les technologies mises à la disposition des musiciens en studio (ce n’est qu’un début) deviennent extraordinaires (la scène ne suit pas encore), mères de toutes les audaces.


13 titres, et rien à jeter. Mais les Beatles nous ont donné cette habitude!



L’album, bande son du Summer of Love, sera écrit et enregistré en quatre mois… Pendant lesquels les Beatles enregistrent aussi, quelques mois plus tôt, le fabuleux “Strawberry Field/Penny Lane” 45 tour… Deux titres qui devaient faire partie de Sgt.Pepper, concept album racontant la jeunesse des Beatles à Liverpool, mais il fallait sortir un single avant, alors… Le génie, c’est ça, non?


En 1967, je suis encore un peu jeune pour me prendre Sgt Peper en pleine figure… Mon Histoire du Rock donc, bâtira ces souvenirs là sur autre chose que le moment d’explosion… Sur l’écoute de l’album, plus tard… C’est (déjà) le 8ème album du groupe, et il n’y en aura pas autant ensuite… c’est presque le début de la fin, y compris niveau ambiance… les années passés ont été intenses et le poids commence à se faire sentir. Les tensions ne sont pas encore là, mais ils veulent être autre chose que les gentils fab four. Un album ou ils jouent à être un autre groupe???

Y a t il un titre qui émerge de ce flot de pépites? “For the Benefit of Mr Kite” a toujours exercé sur moi une espèce de fascination, “A Day in the life” est l’hymne psychédélique par excellence, et une extraordinaire référence au suréalisme, tout autant qu’un tour de force mélodique et technique… Qui par ailleurs annonce implicitement le début d’une fêlure dans la complicité des deux principaux co-auteurs du groupe: C’est un collage de deux chansons écrites séparément par chacun des deux… Mais bon, je donne un peu dans la psycho à deux balles, sur ce titre qui me semble être le sommet de l’album, s’il en est un.
Ado, j’aimais bien When I’m sixty-Four, c’était l’époque où j’apprenais l’anglais exclusivement en écoutant du rock, c’était là que j’appris cette règle d’usage du présent au futur, derrière “when”. Thank You Sir.

C’était bien, il y avait les paroles sur la pochette. Une première en 1967!!

Je ne vais pas les citer tous, “With a little Help…” transcendé ensuite par Joe Cocker.
“Fixing a Hole” , “Lucy In the Sky With Diamond” aux fantasmatiques allusions hallucinogènes…
L’époque voulait ça.
“She’s living home”, quasi journalistique, ou l’histoire de cette jeune fugueuse, et qui fait largement appel aux instruments classiques..


Chaque titre est un chef d’oeuvre, l’album est un sommet d’ingéniosité, d’inventivité, de prouesses techniques, de recherches et de production. Mais rien n’y parait quand on l’écoute. Pas de lourdeur technophile, pas de longueurs nombriliste, pas de pesanteur savante. Pop, enlevé, accessible et parfait.

Tout a déjà été dit…. Je n’ai a ajouter que mon admiration pour cet album, et une forte recommandation à retourner écouter tout l’album, ce monument pop… Sgt Pepper va avoir 50 ans, rendez-lui un digne hommage en l’écoutant attentivement, ou sous la douche, ou les deux, et passons notre chemin devant les reprises, parodies, même venant des étoiles…


samedi 6 juin 2015

Paint it Black The Rolling Stones avec Brian Jones

Paint it Black 


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 ...sans virgule.



The Rolling Stones, 1966,



Même si la rivalité entre les Rolling Stones et les Beatles était bidon, comme on l’a déjà vu, il est cependant évident qu’une émulation et un échange se faisait entre les deux groupes. Paint it Black est un exemple parmi tant.


Brian Jones était de moins en moins à son aise au milieu des Stones (ne régnant plus sur ce groupe qu’il avait fondé), et s’abandonnait aux mains des substances étonnantes.


Mais il est encore capable de mettre sa patte dans les arrangements des titres composés par ceux qui finiront par le rejeter. C’est lui qui ajoute le riff de Sitar sur ce titre, lui donnant ce style lancinant et décalé, étonnant et novateur (même si Georges Harrison, sur Norvegian wood, six mois plus tôt…)

Le titre figure sur l’album mythique (le meilleur des stones ?) Aftermath, mais c’est sur la compilation « High tide and Green Grass » que je le découvre à la fin des années 70.

Cet album est simplement fabuleux, et n’a rien d’une compil au sens où on l’entend généralement. Bien sûr, les titres sont choisis et il n’y a là que des morceaux de choix, rien à jeter. Mais là où une compil était généralement assez pauvre au niveau du graphisme et du design de la pochette, on a ici une pochette double magnifique, avec des photos extra… et même des « posters » qu’on peut afficher dans sa chambre… ce que je fis à l’époque, sans doute ?

Si vous tombez sur cet album, sautez dessus, il est vraiment significatif du style des Stones jusqu’à 1966. Après, ça ne sera plus pareil, malgré quelques fulgurances (en 1968 par exemple).

Paint It Black, sans virgule entre it et black. Quelqu’un décida de mettre une virgule, contre l’avis des stones que ce contresens fit passer pour des vilains racistes.

Une virgule c’est petit et c’est énorme : ça vous fait passer un titre énervé sur un chagrin d’amour en plein « down » post substances chimiques pour un brulot raciste.

On a vu que ça fait passer Bob Marley (No Woman no cry, toujours sans virgule) pour un macho (pas de femme, pas d’emmerdes) alors qu’il écrit pour consoler sa dame (non femme ne pleure pas). Une virgule, un point c’est tout.


Bien, Paint it black c’est vraiment un des morceaux les plus énormes des Stones. Sans doute au-delà de Satisfaction dont on parle tant…


Pensez bien qu’on est en 1966. Quatre ans plus tôt, les Stones débutent et ne savent pas écrire un morceau…. Quel chemin parcouru, écoutez !!! mais écoutez ça !!!

Les Stones ont pratiquement toujours mis Paint it black sur la set list de leurs concerts, ce qui n’empêche pas Ron Wood (‘sont sympa entre eux, non) de prétendre qu’à chaque fois « ils » se demandent si, cette fois, Keith Richards va se souvenir de l’intro…


En même temps, ça rassure tous ceux qui doivent démarrer un morceau sous l’œil scrutateur des autres membres du groupe…..








dimanche 8 mars 2015

The Beatles 1967 - 1970 double album bleu

The Beatles 1967 - 1970 



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double album bleu




Second Volet de ce diptyque consacré par la maison de disque au groupe après sa disparition, son éclatement, sa fin consommée sur le toit de l’immeuble dans un ultime concert, ce double album fait donc pendant au rouge, dont j’ai déjà parlé.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le double blanc « The Beatles » n’a rien à voir, puisqu’il ne s’agit pas d’une compilation et qu’il est sorti « du vivant » du groupe… Le double « marron », « BBC Sessions », sera, lui plus proche dans la logique…

Avec « The Beatles 1967 – 1970 » la page British rock, au sens propre du terme, est définitivement tournée, et les Beatles sont entrés dans la Pop. J’ai déjà dit que le rouge avait mes faveurs, mais il est vrai que je suis un nostalgique des 60’s, du Rock, et de la British Invasion. 

En ré-écoutant pour cet article le bleu, je peux maintenant dire que ce que je croyais être une préférence pour le son et le style du rouge est en réalité une attirance pour une période antérieure à mes souvenirs. Les morceaux du bleu, eux, sont dans ma mémoire auditive, on les entendait « quand j’étais petit », quand ils sont sortis, et je m’en souviens.


Il n’en reste pas moins que ce double regorge de pépites. Psychédéliques pour la plupart, les compositions des Beatles sont maintenant plus recherchées, plus fouillées, plus construites.


Et si le rouge est plus nerveux, plus énergique, le bleu est plus savant, plus orchestré, et montre à quel point le groupe est devenu maitre dans l’art de la composition, de la production, du songwriting…


Chaque morceau est une pépite, un trésor d’inventivité, et garde, malgré tout, un côté « fouillis », expérimental.. Melotron, bandes magnétiques passées dans un sens, dans l’autre… tout a déjà été dit.


Les Beatles ont arrêté de se produire sur scène, ils ont donc plus de temps, et sont plus sereins, pour composer.. ça se sent.


Dès le premier morceau de la Compil bleue, le ton est donné : On peut tout se permettre sur Strawberry Field, puisqu’on ne jouera pas ces morceaux en live…


Bien plus tard, Lennon et Mc Cartney se chamailleront pour prétendre que les chansons de « l’autre » étaient l’objet de plus de soin…


Les Beatles vont donc redoubler d’ingéniosité, multiplier les expériences, ajouter des bruitages et des sons enregistrés, multiplier les instruments… Ils ne commettront pas la même erreur que les Who qui, jouant Quadrophenia sur scène, iront au naufrage par la faute d’une post synchro impossible..


C’en est fini des bluettes adolescentes, dialogues avec la nana convoitée, le style devient descriptif, contemplatif, nostalgique et toujours aussi moqueur. (« Are you a Mod ? Are you a Rocker ? Hmmm, I’m a Mocker » (Ringo Star).


Pour être exact, c’est en tout cas ce que reflètent les deux doubles, et la transition, très marquée dans les compils, n’est pas aussi flagrante dans les albums.


Mais pour le plus grand nombre, les Beatles se résumeront à ces deux doubles, 54 titres, qui occulteront un peu les albums originaux et les (environ) 150 autres titres de la discographie des Fab Four…


Quand sortent ces deux doubles, en 1973, le monde comprend que son rêve de voir le groupe se reformer restera un fantasme. Ces deux doubles ressemblent à un cadeau d’adieu, l’album des photos sonores qui retrace la (courte) carrière d’un phénomène de société appelé The Beatles.



mardi 3 décembre 2013

The Beatles, 3 décembre 1965.. Rubber Soul

Rubber Soul

un must!

COURREZ CHEZ LE DISQUAIRE ! 




AUJOURD'HUI SORT LE SIXIEME ALBUM DES BEATLES !!!!

(enfin, en Angleterre, en France il faudra attendre septembre…)

Oh... Pardon de vous décevoir, c’était il y a 48 ans…

Album charnière pour les Beatles, qui sortent de l’image « jeunes garçons dans le vent », pour entrer dans la plus controversée « yéyés dans la fumée » : C’est effectivement à peu près à cette époque-là qu’ils découvrent la « marie-jeanne » et, surtout, le LSD, qui ternira leur image auprès des foules amoureuses....

Les compositions s’en ressentent, mais c’est aussi l’ajout d’instruments exotiques (le Sitar, par exemple), qui donne à l’ensemble un côté moins rock’n roll, parfois un peu guimauve, mais aussi plus travaillé.

Les Beatles sortent de la trame « classique » des titre précédents, aussi bien sur la forme que sur le fond: On n’est plus dans le dialogue entre le chanteur et ses fans ‘love me do’, ‘she loves you ‘, etc, l’univers devient plus descriptif, contemplatif.



C’est d’ailleurs étonnant, parce que nos ex-gendres parfaits ont bossé vite, réalisant l’album en 4 semaines : c’est rapide pour un changement de cap !!!

Après Rubber Soul, plus rien ne sera jamais comme avant pour les Fab Four, ni pour le monde du Rock !! Depuis deux ans ½, les Beatles enchainent les succès et « obeïssent » à l’appétit de leurs fans: Cette fois, ils prennent le risque de les surprendre, et leur album n'est plus un empilage de titres mais offre une homogénéité, un tout, un concept: c'est le mot qui sera retenu, ensuite.

Le temps presse, dans quatre ans, ce sera fini, et le plus dur reste à faire : montrer à ces fans que leur talent est plus large, qu’il y a des voies nouvelles à explorer… et qu’ils peuvent les suivre sans crainte.

Encore cinq, six albums (le dernier, dans la douleur…), pour offrir:

- l’excellence des albums-concept (qui « achèvera » mentalement Brian Wilson (The Beach Boys, qui sortiront « Pet Sound » en réponse à Rubber Soul, puis verront arriver « Sergent Peper.. » comme une réponse cinglante et un démenti à leur possibilité de rivaliser), concurrent de toujours (enfin, selon lui, et McCartney, parce que moi je n’ai jamais comparé les 2…),

- les prémices du hard rock,

- le rock contestataire,

- le rock synthétique (enfin, les synthé dans le rock, les melotrons...).

- La post production

- le contre emploi d'instruments (exotiques, on l'a vu, et même les Stones suivront...)


Puis viendra le temps de la séparation, et là aussi, les Beatles innoveront, dans la façon de se séparer, filmant les sessions douloureuses ou chacun semble faire la gueule aux autres (le roof top concert est édifiant…)

Mais c'est une autre histoire.... Ecoutons, pour l'instant, Rubber Soul!!!

samedi 28 septembre 2013

The Beatles, et une conférence de Gilles Verlant début 2013

Quand Gilles Verlant racontait les Beatles

J'avais, donc, assisté, début 2013, à une conférence de Gilles Verlant sur la Beatlemania dans le cadre de la semaine anglaise dans ma ville.

Passionné et passionnant! il a retracé les 8 années du parcours de ce groupe de skiffle qui, après avoir dominé la scène britannique, sans doute au départ par un incroyable coup de chance et grâce à la foi en eux qu'avaient à la fois leur manager et leur producteur, ont "envahi" l'Amérique!

Faisant découvrir le Rock'n Roll aux wasps, et ouvrant la voie aux autres groupes "à guitare" de la British Invasion (Them, Animals, Kinks, Stones...). Très amis avec les Rolling Stones contrairement à la légende, c'est le duo Lennon et Mac Cartney qui écrira même le premier hit de ce groupe de futurs papis du rock (I Wanna Be Your Man): L'opposition entre les 2 groupes n'est qu'un fantastique coup marketing du manager des stones....
Non content de ce - déjà incroyable parcours, on doit aux Beatles d'avoir transformé le rock, ouvert d’innombrables voies dans le genre, et d'avoir suscité la vocation d'un nombre incroyable de leurs "successeurs"..

L'aventure se terminera symboliquement en 1969 sur le toit de la maison de disque "Apple" qu'ils avaient créé, dans une mise en scène triste et pathétique qui devait ressouder le groupe, mais ne fit qu'afficher le constat de la fin d'une belle amitié musicale, et qu’on le veuille ou non, d’un phénomène de société incroyable, qui en 7 petites années et 12 albums, ont laissé une marque sidérante dans la culture rock, une espèce de culture dans la culture…

Leur premiers enregistrement sous ce nom devenu mythique date... du 1er janvier 1962. Mais un directeur artistique de la maison de disques Decca décide de ne pas les signer: On oubliera son nom, mais il restera connu comme "Celui qui a refusé de signer les Beatles", et pour avoir prédit la fin "des groupes à guitare"...

J’aimais pas trop, les Beatles, à l’époque du lycée. En fait, à la fatidique question que certains posaient encore ‘Stones ou Beatles ‘, je répondais « Who » ou « Animals »…, aussi pour faire le malin.

Ironie du sort, mon rêve d’aller passer 2 ans à Londres après le Bac se réalise… en 1982. Je débarque donc en septembre, en plein revival Beatlemaniesque pour les 20 ans de la sortie de leur premier 45t, Love Me Do.

C’était génial de décalage, et toute l’intemporalité de la musique de Lennon et Mc Cartney éclatait à chaque coin de rue et dans chaque radio, où Boy Geoges (Karma Cameleon) et Bronsky Beat (SmallTown Boy) rivalisaient aussi dans les « charts » avec Love Me Do.

Je crois bien que j’ai réellement "découvert" les Beatles à Londres, en 1982. J’allais là-bas sur les traces de Madness, et je « revins » avec Lennon et Mac Cartney.

L'autre jour, à la fin de cette désormais mythique conférence de Gilles Verlant, une dame dans l'auditoire a pris la parole à la fin pour nous dire "j'ai assisté à un concert des Beatles à Hambourg" (donc avant 1962 et avant qu'ils ne soient connus, et probablement avec Pete Best à la batterie et non Ringo Starr); moment d'émotion, merci Madame, et Bonne Année à Vous.

Vous l'avez compris, Gilles Verlant était un homme passionnant et sympathique.

samedi 13 juillet 2013

Roger McGuinn (The Byrds)


Mr Tambourine Man 

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Roger McGuinn (The Byrds) 

et sa mythique Rickenbacker 12 cordes

Roger McGuynn, dont nous fêtons aujourd’hui les 70 ans, est connu pour avoir enregistré avec les Byrds la reprise du morceau de Dylan « Mr Tambourine Man », et fait de ce titre un hit, en ayant accéléré le tempo dans un rythme plus rock’n roll. 

Il explique comment l’intro caractéristique lui est venue, à partir d’un jeu en arpège inspiré du 1er prélude de Bach. En tout cas, cette intro à la Rickenbacker 12 cordes devint la marque de fabrique de McGuinn, qui du coup fit énormément (et au moins autant que le Who Pete Townshend qui les détruisait sur scene, et le Beatle Georges Harrison qui s’en fit offrir par la marque) pour la renommée de cette guitare mythique, en 6 ou 12 cordes.

McGuinn adopta cette guitare dans une tentative de surfer sur la vague « Beatles » qui déferlait alors aux USA. Ce désir d’adopter les codes des anglais pour suivre le mouvement alla d’ailleurs pour le groupe (appelé alors The Jet Set) jusqu’à se renommer Byrds, le Y singeant le EA du nom Beatles. Bien tenté, mais alors que Beatle est un jeu de mot avec Beat, le rythme, et Beetle, l’insecte, ou est le jeu de mot sur Byrds????

Enfin bref.

Bizarrement, ce groupe, et Roger McGuinn en particulier, est considéré comme ayant eu une influence majeure sur le rock, le folk rock et le rock psychédélique, et aussi le rock anglais « British Invasion ». Pourtant, en dehors de ce morceau, et d’interventions dans la bande originale du film Easy Rider, on n’est pas loin du « One Hit Wonder », groupe n’ayant eu qu’un seul vrai succès.

Le groupe de McGuinn est l’illustration parfaite de l’impact qu’ont eu les groupes anglais débarquant aux USA pour, comme l’a alors exprimé Eric Burdon (The Animals), « faire découvrir aux jeunes blancs Américains les racines noires de la musique qu’ils écoutaient (le rock de Presley) ». Derrière les Beatles et les Stones, le courant « British Invasion » ( incluant les Kinks, les Animals, les Troggs, les Pretty Things………..) « menaçait » de faire tomber aux oubliettes les Beach Boys, Jefferson Airplane, Byrds… Les Byrds eurent en premier lieu la tentation de se vanter d’être « la réponse américaine aux groupes anglais »… avant de très vite abandonner ce positionnement belliqueux.

On retiendra donc le jeu de guitare de McGuinn, sa maitrise parfaite de la Rickenbacker 12 cordes et sa capacité à la faire sonner et à exprimer en plein le fameux « Jingle Jangle ». C’est quoi ? écoutez l’intro de Mr Tambourine Man, la version des Byrds, of course…



vendredi 24 mai 2013

George Harrison, While My Guitar Gently Weeps,

While My Guitar Gently Weeps



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Un titre des Beatles particulier à plus d’un... titre. 


D’abord, je trouve que c’est l’un de ceux qui résiste le mieux. Peut-être suis-je influencé par l’actualité de la reprise magnifique qu’en a fait Jeff Healey en 2010 ? Plus qu’une reprise, ce type en a fait une réinterprétation magnifique, rajeunie, à la fois dynamique et profonde.

La version originale parait du coup en retrait : Il faut dire que le morceau est enregistré fin 1968, au moment où le groupe commence sérieusement à partir en sucette. Il faut de nombreuses prises pour arriver au résultat, et Eric Clapton vient filer un coup de main pour « souder » tout ça : C’est lui qui joue le solo. L’intro au piano est ajoutée après, je ne suis pas persuadé qu’Harrison ait apprécié.

C’est en effet l’un des (relativement) rares morceaux des Fab Four qui n’est pas composé par Lennon et McCartney : Ces deux-là, qui trustent la majorité des compositions des Beatles, ont toujours été plus ‘ouverts’ que leur copains Mick Jagger et Keith Richards sur le sujet… C’est donc une composition de  Georges Harrison. Ce dernier est, pour prolonger le parallèle avec les Rolling Stones, comme BrianJones, attiré très vite par les instruments et les formes musicales « décalées » : C’est lui qui introduira le sitar (dans Norvegian Wood, puis Lucy In The Sky With Diamond), mais aussi l’orgue Hammond(sur Something).

D’ailleurs, les instruments présents sur le morceau « ne rendent pas justice » à Harrison : On aurait, j’aurai, bien vu une intro à la guitare 12 cordes, sa fameuse Rickenbacker 360/12 par exemple…. L’intro, d’ailleurs de la version originale semble, quand on l’écoute, avoir pris un coup de vieux, le couple basse batterie y est sans doute pour quelque chose. Là encore, le solo d’intro de Jeff Healey a rajeuni l’ensemble, tout en restant dans un « classicisme » qui ne dénature pas le morceau.

Ceux d’entre nous qui trouvent étonnantes les paroles (Je regarde le sol et vois qu’il faut le laver…) noteront qu’Harisson prétendra avoir écrit ça en quasi « écriture automatique », sous l’inspiration de philosophie chinoise… Il faut dire que notre homme n’était pas le moins allumé de la bande, et que ses addictions lui firent, également, plus tard, écrire « My Sweet Lord » sans se rendre compte qu’il reprenait la mélodie d’un vieux tube des Chiffons « He’s so fine » : ça n’arrive pas qu’à Keith Richards, mais les mêmes causes ont souvent les mêmes effets….





Pour conclure sur le même ton que le billet sur Tainted Love, voici donc encore un titre dont la reprise (Merci donc Jeff Healey) est plus réussie que l’original. (ps : d’autres s’étaient avant essayés à la reprise, dont Toto, par exemple, avec un peu moins de bonheur).


A écouter :


-          While My Guitar Gently Weeps, The Beatles, Toto et Jeff Healey


-          MySweet Lord, ( G Harisson) et He’s so Fine (The Chiffons)