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lundi 23 juillet 2018

Some Girls, chant du cygne des Rolling Stones en 1978 ?

Some Girls, 1978


The Rollings Stones

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Le titre de l’album sonne comme un avertissement. La pochette, une promesse. L’album a 40 ans cette année, et le ré-écouter aujourd’hui me ferai presque regretter mon définitif et cassant avis précédemment émis. J’ai souvent dit qu’àprès 1971 et Exile on Main Street, la discographie des Rolling Stones ne valait pas grand chose.


Avec 40 ans de recul, il me semble que Some Girls s’est plutôt bonifié. Enregistré à Paris, lors de longues sessions , qui verront naître également les morceaux des deux album suivants.il est le premier où les figure Ron Wood, au moment ou Keith Richards s’empètre dans l’héroine, les procès… mais l’alchimie avec le jeu de Ron Wood est totale. L’ambiance n’est semble t il pas au top, Jagger et Richards se croisent et s’évitent… Mick Jagger dira qu’il a écrit la plupart des titres: on lui laisse Miss You, qui de mon point de vue fait honte à l’album mais… annonce hélàs le suivant…

C’était l’époque des vinyls en couleur, le mien était rouge translucide. Mais c’est vers la pochette que se portait toute l’attention,dans la première version, avec Lisa Minelli, Farah Fawcett et Marylin… Cette mode du vinyl en couleur ne durera pas, et n’apportait à vrai dire pas grand chose.

Pour revenir à Miss You, le titre fera une ombre injuste à d’autres titres de l’album, Beast of Burden bien sûr, mais aussi Fareway Eyes, aux accents country hommages à Graham Parson.. Pas à beaucoup d’autres, de Lies à Shatered, en passant par la “reprise” de Just my imagination. Before they make me run, qui évoque les déboires de Keith, sort également du lot, come Some Girl, en étant généreux.


Trois titres pour sauver l’album… bon, Some Girl n’est pas aussi mauvais que je l’ai souvent dit, et pensé. Peut être le dernier, le chant du cygne?


mercredi 18 mai 2016

Jumpin' Jack Flash The Rolling Stones 1968

Jumping Jack Flash.

The Rolling Stones


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Titre mythique. 



Même les plus réticents à l'égard des Rolling Stones finissent après un ou deux Rhums arrangés par adouber ce titre et parfois même à le jouer….

Jumping Jack Flash est la violence à l'état pur, et c'est le credo du groupe en ces années 60. 

Ce n'est pas qu'une posture. 

Ils ont eu, chevillée au corps, l'envie de sortir du néant en jouant du blues, puis du rock'n roll.

Du blues, Brian Jones et Keith Richards en ont bouffé à outrance, avec pour seule école l'écoute et le "doublage", sur un pick up pourri, des standards de Muddy Waters, Bo Diddley, Chuck Berry… Des journées entières, pas grand-chose à bouffer, dans un appart glacial et peu amène, à détailler des riffs avec les doigts gelés, au 102 Edith Groove.

On peut, à souhait, moquer ce que sont devenu les Rolling Stones. Il faut leur reconnaître une teigneuse envie de faire revivre ce son, celui du blues, au début des années 60. 


Au point d'avoir d'abord du mal à composer, à faire autre chose que de reprendre les maîtres, ne livrant jusqu'à Aftermath, que quelques compositions sur chaque album, par modestie et par crainte de mal faire...

Jumping Jack Flash. 1968. 


Enfin, bon, là, ça y est. Les Rolling Stones sont un groupe reconnu. Qui écrit. Compose. 

Le vieil appart et les vaches maigres sont un vieux souvenir. Les Rolling Stones ont tenté pas mal de trucs, se sont laissés eux aussi entraîner vers le rock psychédélique… et Jumping Jack Flash marque la volonté de Richards et Jagger de revenir au son plus brut, au blues. L'influence de Brian Jones décroit.

Keith Richards prend l'ascendant sur Brian Jones. 


Jumping Jack Flash annonce le retour aux sources qui se confirmera sur l'album Begars Banquet, dans lequel Jones ne tient plus aucune partie de guitare. C'est bizarre, parce que Jones était le plus fervent tenant de la ligne "Blues", au début des Stones. C'est lui maintenant, qui s'en écarte..

Plus encore que Satisfaction (que les Stones n'aiment pas jouer en live), Jumping Jack Flash est THE titre des Stones qui se doit de figurer sur chaque set list depuis sa sortie.

Dans Life, Keith Richard (P 201) explique avec luxe détail la façon dont le morceau a été enregistré. Il décrit le riff comme étant "Satisfaction in reverse": le riff de Jumping Jack Flash est, plus ou moins, el riff de Satisfaction, joué "à l'envers….": Ecoutez…..

Il explique également comment le titre a été enregistré, et ça, c'est extraordinaire!!

En effet, l'enregistrement original ne fait intervenir que des guitares acoustiques!! C'est vraiment intéressant parce quand on écoute le morceau, on entend un son saturé de guitare. Je devrais écrire un son de guitare saturée. 

Précisément, de guitareS saturéeS, tant il semble qu'il y ait en fait plusieurs guitares. 

Tonton Keith nous révèle le "truc": en fait, il a enregistré sur son petit musicassette plusieurs (je ne me souviens pas que dans le bouquin il précise le nombre) pistes de guitare, qui ont été juxtaposées ensuite (overdub).

Rien ne laisse penser qu'il n'y a aucune électrique dans le coup. Le son est capté par un magnétocasette Philips (ça vient de sortir à l'époque), ce qui sature le son et donne un effet overdrive bien gras. Incroyable. On croit entendre une Telecaster branchée sur un bon vieux ampli Fender… Eh ben non.


Ainsi parle M Keith Richards, qui pour le coup nous présente une face "expérimentaliste" des Stones, un peu loin de l'image qu'on en a…. Et tend à montrer que sur la question "je teste des trucs bizarres", y a pas que chez les Beatles qu'on tentait des trucs.

Toujours dans Life, et toujours P 201, Keith Richards résume ainsi le riff principal de Jumping Jack Flash: " “Flash” is basically “Satisfaction” in reverse." Comme si tout était simple, naturel, évident.

Les Rolling Stones ont trouvé leur son, leurs marques. Ils osent maintenant composer et ont moins recours aux reprises, si présentes auparavant. Oublié le complexe vis-à-vis de leurs amis Beatles, oubliée pour un temps la tentation de racoler en suivant l'air du temps.

Le sursaut salutaire sera de relativement courte durée, jusqu'en 1971 et Exile on Main Street, avant que les Rolling Stones ne retombent dans une certaine facilité jusqu'à franchir les portes du disco…

On nous promet ces jours ci un retour au blues… wait and see…



samedi 3 octobre 2015

Brian Jones, The Rolling Stones, également du Club des 27, 1942, 1969

Brian Jones

Qui était véritablement Brian Jones? Comment est-il passé du statut de fondateur des Rolling Stones, grand amateur de Blues, initiateur de la vague blues revival (avec d'autres, hein, évidement), à celui de membre écarté des même Rolling Stones?

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Était-il l'ange mythique souvent décrit, ou un personnage bien plus noir et complexe? Quels complexes le rendaient si noir?

Sa mort, comme pour beaucoup d'autres, est-elle due à l'excès de substances énervantes et prohibée, la fatigue d'un corps épuisé (on pense à Jim Morisson)? A-t-il été "poussé dans la piscine" dans son manoir (qui avait appartenu à Lewis Carrol), après avoir été poussé hors des Rolling Stones? On pense aussi à Syd Barrett, devenu, comme Brian Jones, le fantôme de lui même, s'excluant de ce fait du groupe qu'il avait fondé!
Il meurt donc à 27 ans, et sera (trop vite) rejoint dans ce foutu club des 27 par Jimi Hendrix et Janis Joplin, avant que Jim Morisson (qui disait: je serai le quatrième "J") n'y tombe à son tour, en 1971.

L'iconographie Rock'n Roll présente Brian Jones comme un gentil et doux rêveur, musicien terriblement talentueux, et fédérateur de ce groupe de type méchants, sales et désœuvrés que sont Bill Wyman, Charlie Watts, Ian Stewart, Mick Jagger et Keith Richards.

First of all, l'image de vilains garçon est très, très exagérée, et constitue plus un positionnement "marketing" du manager des Stones, Andrew Loog Oldham, qui cherche à créer une opposition avec les "gentils" Beatles. Cela étant, Jagger, Richards et Jones ont mené à leur débuts une existence crasseuse dans un quasi squat glacial, crevant la dalle et dormant peu, par terre, autour d'un electrophone et serrant leur guitare, dans le quartier de Chelsea, à Londres, pour ceux qui connaissent ou voudront visiter (102, Edith Grove).

Mais ces types sont issus de la Middle Class et sont loin du working class heroe que décriera plus tard Lennon (qui, lui, peut s'en revendiquer) (on le dit, ça, "peut s'en revendiquer? Non? Tant pis )

Revenons à Brian Jones. C'est bien lui est à l'origine du groupe, recrutant les autres membres par petite annonce. Le nom du groupe est aussi une de ses idées, en référence à un titre de Muddy Waters, qui est pour lui comme pour Jagger et Richards, "the reference". Ils feront un groupe de blues revival. C'est comme ça qu'ils voient les choses.

Brian et Keith (je me permets de vous appeler par vos petits noms, shouldn't I?) passent le plus clair de leur temps, ensemble et dans une grande complicité, à tenter de reproduire les riffs, grilles, solis qu'ils entendent sur leur electrophone (disques imports USA, Muddy Waters, écurie de Leonard Chess…). Là encore, l'image d'une rivalité entre les deux est pure invention (bon, ça se gâtera ensuite..).

Brian Jones, qui prétend à juste titre, l'honneur d'avoir été à l'initiative de la création du groupe (le genre "créateur du nom", etc), pousse un peu loin, au gout 'des autres', au point de demander en douce un cachet supérieur pour lui, et de préparer l'éviction de Ian Steward avec Andrew Loog Oldham (aucun des membres du groupe n'ayant fait preuve de beaucoup de "courage" sur ce coup là.

De quoi écorner l'image angélique de Brian Jones. Il se sait par ailleurs musicien talentueux, mais ce talent ne va pas de pair avec un excès de modestie, et il a furieusement tendance à minimiser le rôle et l'importance de ses compairs… que ça énerve un tantinet!

De là sans doute l'origine de l'animosité croissante au sein du groupe. Cette animosité est exacerbée par les mois de vache maigre, et tout autant par le soudain succès. Les Stones prennent la grosse tête, abusent de ces substances illicites qui donnent l'illusion de pouvoir tenir le coup (longues prestations, journées de répètes..). Dès les premiers concerts (Marquee Club, 1962), Jones doit être passablement "fatigué" pour que Richards lui "balance" 'tu dépasseras pas 30 ans, hein" (cité par François Bon in "Rolling Stones, une biographie", 2002).

Le répertoire reste très fidèle au blues (reprises de Willie Dixxon, Muddy Waters, et plus tard, découverte de l'accord ouvert auprès des grands Bluesmen). Lire à ce sujet les pages consacrés au sujet par Keith Richards dans Life: étonnant de modestie et de révérence envers les "anciens".

Contrairement aux Beatles qui semblent mener, à la ville, une vie paisible (ouais, faut voire..), les Stones attirent autour d'eux les foudres de la justice et des forces de police, qui ont décidé de se les payer, de préférence les mains dans la chnouf.

Richards et Jones sont particulièrement visés, mais Jones ajoute à cela un comportement particulièrement misogyne à l'égard de ses conquêtes: il aura 6 enfants, et peu de considération pour eux ni pour leur mère. Ses compagnes le décrivent volontiers comme aussi violent et instable en privé que discret en société.

Reste que Brian Jones était, je l'ai écrit plus haut, un musicien autodidacte hors pair, capable de maitriser sans pareille un instrument qu'il découvrait à peine. Richards, avare de compliment, dira de lui que s'il était incapable de composer un titre de bout en bout, il excellait en revanche dans l'art d'ajouter des arrangements somptueux, sur le premier instrument qu'il avait sous la main, et la liste est longue!!!



 


samedi 15 août 2015

Powerage 1978 Cinquième ( et meilleur ? ) album d'AC/DC

POWERAGE

AC DC  



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Je n'ai pas encore chroniqué l'album d'AC/DC par lequel j'ai fait connaissance avec le groupe...


....En 1980. 

J'ai dû en parler, déjà, rapidement, trop rapidement? 

Il faut détailler tout ça.

A ceux qui ont catalogué ce groupe dans la case "hardrock" je préconise une écoute attentive, sereine, au calme, de cet album explosif.


Powerage.

Ecoutez-le…. Vous voyez bien (j'adore ce "écoutez, vous verrez"; Oximore, quand tu nous tiens!) que c'est du blues pur fruit! Je viens de me remettre Sin City en écrivant ce billet.

A 2 minutes 40, l'orage s'apaise, comme dans une saison de Vivaldi. Reste la basse, un soupçon de batterie et ce cher Bon Scott. Puis ça reprend de plus belle.

Comment ne pas bouger la tête dans une sorte de jerk frénétique!!!

Puis vient Rock'n Roll Damnation, que le groupe prêtera à Trust, de l'énergie à l'état pur. Du cri primal, mais maîtrisé, avec, encore une fois, un "break" vers 2 minutes 05.

La voix de Bon Scott est l'un des instruments du groupe, elle se mêle à la perfection aux guitares des frères Young; La preuve? What's Next to the Moon…. On n'arrêtera pas de regretter Bon Scott. Dis, remets What's Next to the Moon…

Ce disque est un marathon couru comme un sprint.

Down Payment Blues…. En vlà, de la basse, en vlà, et pas des moindres. C’est celle de Cliff Williams, qui vient d'arriver à ce poste. On n'est pas dans la fioriture, mais damned, c'est bon. Je monte (encore) le son.

J'avais oublié Down Payment Blues!!. 2'17, petit break. Ça repart très vite. Très fort. Angus y va de son solo, on ferme les yeux et on le voit en duck walk, preuve que l'inspiration elle vient de là, elle vient du Blues.

Ça dure, ça tient, plus de 6 minutes, comme du... Supertramp. Un peu plus fort, un peu plus chaud. Ecoute, à 5'45… Blues.

On ne s'arrête pas. Gimme a Bullet. Boom-Paf? Ouais, mais pas du léger, pas de la demi portion. C'est millimétré, construit, efficace. Presque lent, le tempo. Un slow! Je blague. Ici, pas de break, on n'a pas le temps. Enfin, vers 2'25…

La vache, j'adore cet album. Je me remercie de l'avoir acheté quand j'avais 17 ans. Quel gout parfait! Bravo mon ptit gars.

Up To My Neck in You. On s'énerve! C'est bon. Crie, crie ta rage, qu'elle sorte. Tout le monde à fond, pas de sourdine, on met la gomme. Va-t-il falloir décider qu'un morceau est ici meilleur qu'un autre? 4'13 de bonheur pur, à fond les manettes…

Riff Raff, une joie en concert, passe peut-être un peu moins bien, en conserve… quoique. La plupart de stitres ont été enregistrés en une prise, comme en live ! Le groupe était encore relativement "jeune", et pourtant déjà tout est là, tout est en place! Une intro survoltée de presque 2 minutes, les guitares se mêlent. On a beaucoup vanté Angus, beaucoup moins, à tort, son frère Malcolm qui fait beaucoup plus que de l'accompagner à la rythmique.

Vous doutez encore? Il faut encore vous convaincre que Bon Scott était un Bluesman, un chanteur de Blues? Kicked in the Teeth. Il fait renaître (une fois de plus) le Blues, le réinvente, le survolte. Angus Young le rejoint à mi morceau avant de se presque effondrer à 2'30 pour mieux repartir dans une montée chromatique dont il ne cessera de peaufiner ensuite la force et la grâce. Oui, la grâce.

L'album, certes, moins produit que ne le sera, plus tard, Highway to Hell, est d'une netteté incroyable, mais conserve un aspect "root", brut, brutal, qui ajoute au charme. Il se termine sur Gone Shootin', et après ça vous ne direz pas que c'est pas du blues.

La version européenne (il y avait une version par continent, selon les choix "éditoraux" des antennes locales des maisons de disques), contient un véritable bijou, Cold Hearted Man. J'en illustre le billet. A écouter à fond, bien au calme, les yeux fermés. Les paroles de Bon Scott ponctuent et soulignent le rythme du couple Cliff William/Phil Rudd/Malcolm Young (ménage à 3), rythmique d'une précision démoniaque.


AC/DC a perdu beaucoup plus qu'un chanteur en 1980. Bon Scott était aussi un parolier hors pair.


Haletant, Exaltant, Powerage est un must, pourtant méconnu et délaissé. Such A shame!


Mon Histoire du Rock se devait de célébrer cet album, que je considère comme le meilleur du groupe. D'ailleurs, voyez la liste des titres que l'on vient de parcourir: rien à jeter, tous les titres sont "bons". Très bons. Énormes.


Non?



Si.



samedi 6 juin 2015

Paint it Black The Rolling Stones avec Brian Jones

Paint it Black 


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 ...sans virgule.



The Rolling Stones, 1966,



Même si la rivalité entre les Rolling Stones et les Beatles était bidon, comme on l’a déjà vu, il est cependant évident qu’une émulation et un échange se faisait entre les deux groupes. Paint it Black est un exemple parmi tant.


Brian Jones était de moins en moins à son aise au milieu des Stones (ne régnant plus sur ce groupe qu’il avait fondé), et s’abandonnait aux mains des substances étonnantes.


Mais il est encore capable de mettre sa patte dans les arrangements des titres composés par ceux qui finiront par le rejeter. C’est lui qui ajoute le riff de Sitar sur ce titre, lui donnant ce style lancinant et décalé, étonnant et novateur (même si Georges Harrison, sur Norvegian wood, six mois plus tôt…)

Le titre figure sur l’album mythique (le meilleur des stones ?) Aftermath, mais c’est sur la compilation « High tide and Green Grass » que je le découvre à la fin des années 70.

Cet album est simplement fabuleux, et n’a rien d’une compil au sens où on l’entend généralement. Bien sûr, les titres sont choisis et il n’y a là que des morceaux de choix, rien à jeter. Mais là où une compil était généralement assez pauvre au niveau du graphisme et du design de la pochette, on a ici une pochette double magnifique, avec des photos extra… et même des « posters » qu’on peut afficher dans sa chambre… ce que je fis à l’époque, sans doute ?

Si vous tombez sur cet album, sautez dessus, il est vraiment significatif du style des Stones jusqu’à 1966. Après, ça ne sera plus pareil, malgré quelques fulgurances (en 1968 par exemple).

Paint It Black, sans virgule entre it et black. Quelqu’un décida de mettre une virgule, contre l’avis des stones que ce contresens fit passer pour des vilains racistes.

Une virgule c’est petit et c’est énorme : ça vous fait passer un titre énervé sur un chagrin d’amour en plein « down » post substances chimiques pour un brulot raciste.

On a vu que ça fait passer Bob Marley (No Woman no cry, toujours sans virgule) pour un macho (pas de femme, pas d’emmerdes) alors qu’il écrit pour consoler sa dame (non femme ne pleure pas). Une virgule, un point c’est tout.


Bien, Paint it black c’est vraiment un des morceaux les plus énormes des Stones. Sans doute au-delà de Satisfaction dont on parle tant…


Pensez bien qu’on est en 1966. Quatre ans plus tôt, les Stones débutent et ne savent pas écrire un morceau…. Quel chemin parcouru, écoutez !!! mais écoutez ça !!!

Les Stones ont pratiquement toujours mis Paint it black sur la set list de leurs concerts, ce qui n’empêche pas Ron Wood (‘sont sympa entre eux, non) de prétendre qu’à chaque fois « ils » se demandent si, cette fois, Keith Richards va se souvenir de l’intro…


En même temps, ça rassure tous ceux qui doivent démarrer un morceau sous l’œil scrutateur des autres membres du groupe…..








samedi 28 février 2015

Exile on main street, dernier album rock des Rolling Stones, en 1971



Exile on Main Street, 


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album charnière dans la carrière des Rolling Stones.


Il ne suffit pas de s'auto proclamer plus grand groupe de rock pour l'être, et le rester. 


Les Stones en sont la preuve.

Riche d’une discographie de 22 (+2 pour les USA) albums, les Rolling Stones passent pour avoir une longévité exceptionnelle dans le Rock’n Roll. Il est vrai que leur carrière s’étire de 1962 à aujourd’hui, en 2015 donc.

Mais à y mieux regarder, j’ai eu envie de tordre le cou à cette image d’Epinal qui fait de ce groupe le groupe fidèle au Rock’n Roll par excellence.

Et de saluer donc le dernier album digne de porter cette glorieuse étiquette, Exile on Main Street.

Après, les Rolling Stones ne composeront plus de Rock’n Roll. Ils en joueront, sur scène...

Parfois.

Exile On Main Street, qui sortira un an après le sulfureux Sticky Fingers, sera l’ultime effort, le baroud final… et le point d’orgue de la carrière des Stones.

Après, les Rolling Stones feront de la musique, de la pop, du disco, au gré des modes, mais le Rock et le Blues des Stones se conjugueront au passé.

Ce double album dont aucun titre ne fut à l’époque un hit, un tube, a longtemps joué les seconds rôles, on n’en parlait pas. Il correspond à une période trouble pour le groupe : Les finances sont au plus mal, for the benefits of Mr Klein, leur producteur, les relations entre Jagger et Richards ne sont plus ce qu’elles étaient, ce dernier sombre dans la dope, tandis que Jagger rêve d’honneurs et de Jet Set. Après avoir longtemps été à la traine des Beatles (voir leurs débuts), ils se trouvent propulsés « seuls rescapés » des 60’s depuis le 20 aout 1969, lorsque les « 4 garçons dans le vent » annoncent la fin de leur aventure… 1969, année terrible pour les Stones : Eviction, puis décès de Brian Jones, concert hyper glauque d’Altamont, où un spectateur qui brandissait un couteau est flingué par le service d’ordre…

Pour parfaire cette ambiance gueule de bois, Mick Jagger se dit, oh sacrilège, lassé du rock, veut « explorer d’autres voies ».

Richards étant le plus souvent hors d’ état, dans les bras de Sister Morphine ou d’autres substances, l’ego déjà bien dimensionné de Mick Jagger gonfle davantage, fort du succès (mérité) de Brown Suggar : C’est l’un des rares morceaux dont il peut revendiquer la paternité sans que Richards ne la lui conteste…

Avec les années, malgré son mixage imparfait, la production approximative et le manque de morceau mémorable, Exile On Main Street gagnera aux yeux des fans une place de choix dans a discographie des Stones. C’est aujourd’hui devenu « in » de citer ce double album comme un « must have ».

A dire vrai, je ne partage pas ce point de vue, et ne voit pas grand-chose de mémorable dans Exile On Main Street.

Oh, bien sûr, il y a ce parfum sulfureux, cette ambiance « fin de règne », ce côté « derniers efforts » de Mick Taylor pour exister dans le groupe (il déclarera forfait deux albums plus tard), le mythe entretenu autour de « l’exil » fiscal des Stones dans le sud de la France. Mais que pèse tout cela dans l’histoire du rock ? Comment ces clichés résistent-ils à l’écoute objective de ces 18 morceaux ?


Si seulement l’album suivant avait été celui de la renaissance, Exile aurait pu être considéré comme l’expression du contrecoup de la terrible année 1969, de la fin des 60’s, le fond touché avant de mieux renaitre de ses cendres.


Ce ne sera pas le cas. Les Rolling Stones abandonneront définitivement le Rock’n Roll au debut des années 70, et Exile sera le terne mot de la fin, sans aucun brio, sans coup d’éclat. Mick Jagger a gagné, il va pouvoir aller « explorer » d’autres musiques.

Hélas…



jeudi 12 juin 2014

Gimme Shelter The Rolling stones

Gimme Shelter 



au Stade de France, 13 juin 2014, ça envoie encore.....

Titre noir des Rolling Stones, dans lequel s’exprime toute la violence d’une époque… pacifiste ! ça commence doucement, les guitares s’entremêlent, Brian Jones n’est déjà plus qu’une ombre qui n’en fait plus aux Glimmer Twins (surnom de Richards et Jagger)… D’ailleurs c’est le seul Keith Richards qui joue toutes les pistes de guitare sur le morceau. Brian Jones n’assiste semble-t-il pas aux premières sessions d’enregistrement, et la chanson sera terminée après sa mort.



Cette intro extraordinaire, lancinante et longue, avant que Mick Jagger ne prenne la parole, presque en arrière-plan, pour cette longue plainte venue de la, venue du blues…

Le morceau semble taillé exprès pour l’ambiance épouvantable du concert d’Altamont, même si c’est pendant « Under My Thumb » que meurt Meredith Hunter. Le morceau semble avoir été écrit pour Apocalypse Now, et pourtant ne figure pas sur la bande originale du film. Le morceau raconte la guerre du vietnam comme si c’était un ouragan, une catastrophe naturelle, et la guitare de Keith Richards, à laquelle se même la voix, une voix féminine, celle de Meryl Clayton fait rare, unique sur un titre des Rolling Stones, à une place autre que celle de choriste ! Cette chanteuse, ex choriste (Raellette) de Ray Charles quand même, n’a pas ensuite profité de l’aura de Gimme Shelter, ou pas assez…


Car ce morceau magnifique doit beaucoup à cette femme, dont la voix perchée, terrifiante et terrifiée, comme une incantation, finit par prendre la place de Mick Jagger dans les refrains, lui ne reprenant qu’un mot dans chaque phrase comme pour en souligner la portée… A deux reprises, dans le refrain après le solo, son chant culmine en un cri aigu où sa voix se casse, arrachant un « ooohh » à Mick Jagger, qu’on entend bien sur la version studio. La dame n’est pas là juste pour rigoler… Mick Jagger et Keith Richards la rejoignent pour un final qui s’éloigne comme le fait une tornade…


Est-ce abusé de dire que ce titre est l’un des meilleurs des Rolling Stones ??

samedi 4 janvier 2014

The Everly Brothers - Phil Everly

The Everly Brothers


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Triste nouvelle qui nous fait évoquer aujourd’hui ce duo, puisque l’un des frères, Phil, vient de « nous quitter ».




Pour être franc, je n’ai jamais été trop « client » de ce duo. A l’extrême, je dirais qu’il ne fait pas réellement partie de « mon histoire du rock »…. Quoique. Par « rebond », en quelque sorte. Les membres de certains de mes groupes « repère », Les Rolling Stones, les Beatles, les mentionnent très, très fréquemment comme les ayant influencé :

McCartney pour les harmonies vocales, et Keith Richards pour la technique de jeu à la guitare.

En fait j’ai réellement découvert ce duo, et son influence sur le rock’n roll, à la lecture de Life, la bio de Keith Richards. Celui-ci mentionne les Everly Brothers une bonne quinzaine de fois, et montre bien à quel point les Stones les considéraient comme des références. En particulier, il dit tenir de Don Everly (qui lui-même les avait apprises de Bo Diddley) les techniques de jeu en accordage ouvert, pour une sonorité plus blues que Richard adoptera la fin des années 60 pour ne plus les quitter (Honky Tonk Women…).

Nos oreilles étonnées à l’écoute d’un titre de ce duo ont du mal à comprendre à quel point ce duo a été considéré comme des modèles pour les groupes des années 60, tant les premiers semblent distiller une musique calme aux mélodies sirupeuses et des paroles « rangées », alors que la musique des seconds ne sera que bruit, fureur et révolte…

Reconnaissons tout de même l’exploit réalisé par ces deux types, réussissant, avec deux voix et deux guitares acoustiques, à remplir l’espace sonore et même à donner un rythme presque rock à leurs « ballades »…



mercredi 6 novembre 2013

AC DC groupe de Hard Rock ????? N’importe quoi

AC/DC

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Il est de bon ton de dire qu' AC/DC est un groupe de hard rock vulgaire et sans finesse , mais c'est une erreur..




Voici le 59 ème billet de ce blog, et j’allais écrire, « le premier qui parle d’AC/DC » tant le précédent (sur Highway to Hell) me semble nécessiter que le clou soit enfoncé !!

Etonnant, non ? AC/DC, « toute ma jeunesse », en fait !!!

Mais l’idée de départ de ce blog était « sur mes K7,il y avait » : Or, peu d’AC/DC sur mes K7 ! J’avais, en 1982, au moment de partir à Londres, tous leurs 33 tours jusqu’à Black in Black…. Sauf en fait… Highway to Hell, qui fit l’objet d’une K7 quelques semaines avant que je ne courre chez le disquaire

Mais il est grand temps de lever ici une ambiguïté, de casser une légende urbaine (j’en fais trop ? ah bon ?). Voyez plutôt (pas le chien haha).

Je vous entends d’ici (assis d’ici, hahaha) ! « beurk, du hard rock, du Heavy Metal , c’est lourd et c’est moche… »

AC/DC, groupe de Hard-Rock ? Ecoutez Night-Prowler, (sur Highway to Hell) et revenez en parler !!!

C’est un blues, un vrai, comme le groupe savait alors nous en offrir depuis… toujours.

Car AC/DC est un groupe de Blues, qu’on se le dise. Du blues musclé, du blues devenu rock FM au tournant des années 80, faut bien vivre, mais du blues, du vrai, tenez :

Ride On sur Dirty deeds done dirty cheap

Night Prowler sur Highway to Hell

Little Lover et the Jack sur High Voltage

Go Down, Dog Eat Dog, Overdose Hell Ai’nt a Bad Place to be sur Let There be Rock.

Je ne mentionne aucun titre du magnifique Powerage, et pourtant… mais je ferai un billet sur cet album, qui est à mes yeux le meilleur du groupe… On reparlera donc de ma théorie blues-rock sur AC/DC à cette occasion!!!

Pour en revenir donc à mon propos, ce groupe, formé par les frères Young au début des 70’s. On parle souvent des Young qui jouent dans le groupe (Angus et Malcolm), mais le grand frère Young est aussi de la fête, puisqu’il produit le groupe (après avoir produit les Anglais The Easybeats (mais si !!! "Friday on my mind" !!!).

Affaire familiale donc, que ce groupe d’écossais émigrés en Australie.

Viendra s’adjoindre aux deux frères un chanteur, Bon Scott, dont tout le monde connait la fin tragique en 1980, dans le froid de Londres et les vapeurs d’alcool. Si ce type là n'a pas une voix et un groove de bluesman.....Le type était terriblement alcoolique, « capable », en état de manque, de s’enfiler de l’after-shave au réveil… Ce triste fait divers nous priva d’un chanteur hors pair, « lead singer » reconnu, que son successeur ne pourra jamais vraiment remplacer, et qui ne me convaincra pas, si ce n’est sur Back in Black : mais cet album est encore très marqué par Bon Scott, puisqu’il avait co-écrit certains titres, et avait même commencé à en enregistrer certains ce mois de février 1980…

Les influences du groupe sont, comme le montrent les titres cités plus haut, blues, blues rock. Les membres compositeurs revendiquent l’inspiration de Muddy Waters, entre autres, et, évidemment de Chuck Berry (pas uniquement dans le Duck Walk, repris par Angus Young). La structure des morceaux (mesure binaire, gamme pentatonique, solo de guitare….) est très fidèle aux classiques du genre, et pour certains, assez figée leur faisant dire que « c’est toujours la même chose » : Le même reproche est fait à Status Quo

AC/DC, trop vite catalogué « vilains garçons », et hard rock, est devenu, avec l’arrivée de Brian Johnson, plus froid, plus impersonnel, moins blues et plus « rock fm ». Les albums des années 80 auront du mal à (me) convaincre, et même si un titre émerge, de temps en temps (ThunderStruck, à l’intro magnifique !), la magie n’est plus là. Après Bon Scott, c’est le batteur Phill Rudd qui a quitté le groupe, et l’avenir montrera à quel point le batteur, bien qu’il semble caché, loin, derrière ses futs, et hélas rarement dans la lumière, est pourtant au premier plan quand il s’agit de marquer la couleur stylistique d’un groupe rock : Phill Rudd reviendra donc en 1994, et la magie Blues Rock réapparaitra dans le groupe !!!

AC DC, c’est du blues, j’espère vous avoir convaincu ! Maintenant que vous êtes réconciliés avec la famille Young, retournez à vos platines écouter les premiers albums, jusqu’à 1980…. Le mot de la fin est à KeithRichards, qui est, après Chuck Berry, sans doute l’un des maitres du genre ! Si Keith adoube AC/DC, on n’a plus rien à dire… Comme ses éloges vont à Powerage, et que je partage cet avis, nous en reparlerons…..



dimanche 16 juin 2013

Keith Richards, LIFE,

Keith Richards, LIFE



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Keith Richards nous parle de sa vie, du Rock'n Roll, du Blues!!!

 Je viens de terminer ce bouquin de souvenirs de Keith Richards, le magicien du riff, l’ex enfant terrible du rock. Pas seulement pour faire bien et frimer dans les soirées, je l’ai lu dans le texte, an anglais. Les années d’études passées à Londres ne m’ont pas servi professionnellement, il faut bien que ça me serve « in real life »… 

L’avantage est qu’on savoure pleinement la langue (mauvais jeu de mot avec le logo du groupe depuis 1971 et Sticky Fingers) de Keith Richards, imagée et pas toujours vulgaire…


Le récit de son enfance n'est pas des plus passionnants. C'est pourtant sans doute important dans la construction de son personnage, mais la façon dont les faits sont relatés n'est pas remarquable; la bio de Pete Townshend (Who I Am) est sur cette période, mieux écrite. 

En revanche, beaucoup d’anecdotes passionnantes sur la vie des Rolling Stones, l'évolution du groupe, les rencontres que Monsieur Riff a fait tout au long de sa vie. Evidemment, il a toujours le beau rôle, et on ne doit pas prendre le point de vue qu’il développe pour vérité historique. 

Mais je m’attendais à plus de mauvaise foi de la part d’une telle star, d’un personnage dont l’ego surdimensionné est légendaire. De nombreux passages montre un type finalement très honnête sur ce qu’il doit musicalement aux grands personnages qu’il a rencontré et qui lui ont beaucoup appris (pour les spécialistes, en particulier sur l’utilisation des accords « open de sol » et de guitares a cinq cordes). 

On lit,et ça m’a passionné, le récit des débuts, dans cet appartement sordide et pas chauffé de Londres, les séances interminables où Brian Jones et Keith Richards écoutent en boucle les 45t de Muddy Waters et autres recrues de Chess Records, pour en capter la technique, le riff, le son… 

On voit également le mode de fonctionnement très autocratique des « Glimmer Twins », Mick Jagger et Keith Richards : véritable binôme presque « groupe dans le groupe », les autres membres étant écartés de tout processus créatif – Richards semble trouver tout à fait normal de rejouer les parties de guitare de Mick Taylor (pour celles de Brian Jones, sur la fin, il avait des excuses, ce dernier étant devenu incapable de jouer), de s’approprier ses riffs et de ne jamais créditer les autres membres des créations du groupe. 

De façon assez rigolote, Keith Richards affiche une admiration pour les bluesmen black qui l’ont inspiré, et un regard gentil et un brin condescendant sur ceux dont il a aspiré les techniques, piqué les riffs, s’étonnant du départ de Taylor, qui ne pouvait que vivre dans son ombre. Il parle longuement de Graham Parson,de Bobby Keys, insistant plus sur les amitiés (sincères) que sur l’apport musical de ces dernier aux Stones… (on leur doit quelques morceaux de légende des Stones à une époque ou Richards était dans les bras de sister morphine, et probablement un appuis considérable en live). L’évolution des rapports avec Mick Jagger fait l’objet de nombreux passages, parfois assez marrants. A lire, donc, les vinyls des Stones sur l’electrophone… 

A relire, aussi, ensuite, par passages. Mon histoire du rock y a appris beaucoup, et je reviendrai sans doute sur certains épisodes.