Qu'est-ce qui dans ma mémoire fait de ce titre un jalon de Mon Histoire du Rock?
Oh, bien sûr, il y a la version presque pré-punk des Who, de Leeds à Woodstock.
Ah oui, Woodstock..... je vous laisse juge..
Énorme, non?
Je dis souvent qu'à la question "Beatles ou Stones" je répondais "Animals". Je crois qu'en ces années 1977/1978, les Who étaient la réponse que je faisais. Les Animals, tout comme les Kinks, étaient alors tombés dans l'oubli.
At Leeds, la vache! Ce son! Au casque, chez le disquaire de l'avenue de Saint Cloud, en contre bas, dans la contre allée! Bien que le groupe ait joué ce titre depuis ses début, sur scène, At Leeds en est le premier enregistrement. C'est un monument des live du groupe, de Monterey à Woodstock..
On racontera cet album mythique un jour.
Summertime blue, c'est la découverte d'une soirée anniversaire d'un copain qui me prêtera longtemps le LP, ainsi qu'un 33 tours d'Eugene (Vincent). Je crois d'ailleurs qu'il s'appelait Vincent aussi? Il me prêtera également un Status Quo (If You can't Stand the Heat).. et Babylon by bus de Marley. Eclectique?
Powerchords et palm mute, Pete Townshend "invente" une guitare gros son que grappilleront ensuite le hard et le punk.
Keith Moon, au destin bien triste, lui qui était si marrant, prête sa voix magnifiquement. Batteur divin, sa disparition en septembre 1978 précipitera les Who dans un chaos sans retour.
Summertime Blues quelle version préférer, donc?
Rock’ n Roll, façon Eddie Cochran, l’originale, la version des puristes ? Elle a ce parfum du rock issu de la country, plus polissé, il semble moins sortir des tripes que le rock issu du blues. A cette époque, la basse « guitare » n’a pas encore pris la place de la contrebasse.
Ou, à l’extrême, la version des Who ?
Sur scène.
Rien à voir.
Dès le premier riff, on est dans le sauvage.
La basse sauvage de John Entwistle (les Who ne joueront plus Summertime Blues après 2002, quand il ne sera plus là) écrase tout.
Avez-vous déjà écouté, vu un solo de basse de « The Ox » ? Vous devriez. Allez-y, vous n’en reviendrez pas.
Avec un bassiste pareil, un batteur comme Keith Moon, un guitarise comme Pete Townshend (qui sur ce morceau démontre sa maitrise des powerchords...) et un chanteur comme Daltrey (secondé ici par Keith Moon)…
Les Who combinent maitrise de leur instrument avec un talent scénique, une présence phénoménale!!
Ne manquait au Who qu’un manager… et un peu moins d’agressivité intestine!
Monterey, Woodstock, Wight, Leeds…. Quelle version est la plus folle ?
Car c’est évidement celle des Who qu’on préfère ici, à Mon Histoire du Rock !
J'avais, donc, assisté, début 2013, à une conférence de Gilles Verlant sur la Beatlemania dans le cadre de la semaine anglaise dans ma ville.
Passionné et passionnant! il a retracé les 8 années du parcours de ce groupe de skiffle qui, après avoir dominé la scène britannique, sans doute au départ par un incroyable coup de chance et grâce à la foi en eux qu'avaient à la fois leur manager et leur producteur, ont "envahi" l'Amérique!
Faisant découvrir le Rock'n Roll aux wasps, et ouvrant la voie aux autres groupes "à guitare" de la British Invasion (Them, Animals, Kinks, Stones...). Très amis avec les Rolling Stones contrairement à la légende, c'est le duo Lennon et Mac Cartney qui écrira même le premier hit de ce groupe de futurs papis du rock (I Wanna Be Your Man): L'opposition entre les 2 groupes n'est qu'un fantastique coup marketing du manager des stones.... Non content de ce - déjà incroyable parcours, on doit aux Beatles d'avoir transformé le rock, ouvert d’innombrables voies dans le genre, et d'avoir suscité la vocation d'un nombre incroyable de leurs "successeurs"..
L'aventure se terminera symboliquement en 1969 sur le toit de la maison de disque "Apple" qu'ils avaient créé, dans une mise en scène triste et pathétique qui devait ressouder le groupe, mais ne fit qu'afficher le constat de la fin d'une belle amitié musicale, et qu’on le veuille ou non, d’un phénomène de société incroyable, qui en 7 petites années et 12 albums, ont laissé une marque sidérante dans la culture rock, une espèce de culture dans la culture…
Leur premiers enregistrement sous ce nom devenu mythique date... du 1er janvier 1962. Mais un directeur artistique de la maison de disques Decca décide de ne pas les signer: On oubliera son nom, mais il restera connu comme "Celui qui a refusé de signer les Beatles", et pour avoir prédit la fin "des groupes à guitare"...
J’aimais pas trop, les Beatles, à l’époque du lycée. En fait, à la fatidique question que certains posaient encore ‘Stones ou Beatles ‘, je répondais « Who » ou « Animals »…, aussi pour faire le malin.
Ironie du sort, mon rêve d’aller passer 2 ans à Londres après le Bac se réalise… en 1982. Je débarque donc en septembre, en plein revival Beatlemaniesque pour les 20 ans de la sortie de leur premier 45t, Love Me Do.
C’était génial de décalage, et toute l’intemporalité de la musique de Lennon et Mc Cartney éclatait à chaque coin de rue et dans chaque radio, où Boy Geoges (Karma Cameleon) et Bronsky Beat (SmallTown Boy) rivalisaient aussi dans les « charts » avec Love Me Do.
Je crois bien que j’ai réellement "découvert" les Beatles à Londres, en 1982. J’allais là-bas sur les traces de Madness, et je « revins » avec Lennon et Mac Cartney.
L'autre jour, à la fin de cette désormais mythique conférence de Gilles Verlant, une dame dans l'auditoire a pris la parole à la fin pour nous dire "j'ai assisté à un concert des Beatles à Hambourg" (donc avant 1962 et avant qu'ils ne soient connus, et probablement avec Pete Best à la batterie et non Ringo Starr); moment d'émotion, merci Madame, et Bonne Année à Vous.
Vous l'avez compris, Gilles Verlant était un homme passionnant et sympathique.
Bien avant le stéréoK7 dont je parlais il y a quelques temps, vers 1976, 77 peut-être, je découvre Bobby Lapointe.
Ce n'est pas très rock'n roll, mais allez, Boby Lapointe fait pour moi partie de cette culture "rock" de la mienne, celle que je raconte ici.
Je me souviens, le "Tube de Toilette", entendu sur le vieux poste à lampes, Grandes Ondes, Ondes Moyennes, que j'avais pu installer dans ma chambre quand mes parents avaient voulu s'en séparer.. Pas de FM à l'époque, hein! Europe 1 et France Inter, c'est tout. Ayant bricolé l'engin, je pouvais enregistrer le son sur un magnetocassette monophonique emprunté à mon paternel.
Je me souviens d'un cassette ou j'avais religieusement recueilli "le tube de toilette", mais aussi d'un autre grand penseur aujourd'hui disparu (Pierre Desproges) "L'a bobo le Bébé", en duo avec je crois Chantal Ladessou, mais je m’égare.
Il y avait donc Claude Villers et déjà Bernard Lenoir, et aussi, je ne sais plus, Jean-Louis Foulquier peut-être, qui essayaient de maintenir la mémoire de ce génie mathématique (qui inventa le calcul hexadécimal, base 16 préfigurant les modes de fonctionnement des supercalculateurs. Sa méthode "Bibi-binaire", où les nombres de 10 à 16 sont des syllabes (be ba bi...), sera étudiée très sérieusement dans un traité d'informatique des années 70, que mon père avait dans sa bibliothèque "Les Cerveaux Non Humains"... assez inaccessible au non matheux que je suis!
Il fut d'abord chanté par les autres (Bourvil - Aragon et Castille), Aznavour (Framboise)... Hyper timide (pire que Brassens avec qui il était assez ami - et "pays", Sète et Pezenas), il finit par chanter lui même en se dandinant et à toute vitesse des chansons qu'il fallait sous-titrer (dans le film de Truffaut 'Tirez que le Pianiste') pour que les gens les comprennent.
Dans certaines chansons (Je suis né au Chili, Mon père et ses verres) les jeux de mots s'entremêlent,. Dans d'autres, (Andréa c'est toi...) la même phrase dite deux fois avec deux intonations ou des césures différentes portent des significations différentes. Dans d'autres encore (Ta Katie t'a quitté), il nous montre toute sa maitrise du rythme et de l'allitération.
J'ai ensuite un peu oublié Bobby Lapointe. Redécouvert un peu avant mon séjour dans la perfide Albion ("l'oubli" n'aura donc duré que 3 ou 4 ans!), mais ce fut pour mieux le réapprendre et le découvrir "à fond". Je me fis offrir le fameux double 33T, (produit par Joe Dassin), que je remplacerai évidement par son équivalent cd... J'ai longtemps fait subir à mes proches, mais aussi à mes collègues de travail partageant des trajets automobilistiques, ces textes portés, desservis diront certains par des airs désuets, pas très rock'n roll, pas très tendance... Sans doute ces orchestrations et la musique typée ont fait beaucoup pour faire sombrer trop vite ces textes, burlesques, mais souvent poétiques, dans l'oubli. Dommage.
" Et je veux rendre à ma façon grâce à votre graisse à masser. Votre saindoux pour le corps c'est ce que mes vers pour l'âme sont. De tout ce qu'à ma peau me fîtes, combien fus-je épaté de fois ! Combien à vous qui m'épatâtes mon bon petit cœur confus doit"
Bon Anniversaire, et... le bonjour à Monsieur Lafée...
Sur mes K7, il y avait des trucs qui passaient à l'époque sur RFM. RFM, c'était à l'époque, l'une des radios "libres", pionières, fondée par l'ex-Radio 7 Patrick Meyer.
RFM était très très rock, et émettant depuis Velizy 2, nous faisait redécouvrir ces hits passés, et l'actualité rock, ce que ne faisait plus les radios établies, un peu comme si Bernard Lenoir (Feed Back sur france inter à 21h) passait toute la journée dans le poste. C’est un peu « à cause » de RFM à l’époque que j’ai moins écouté Feed Back.
C’est un peu à cause de RFM que je suis devenu fan des « oldies », oldies but goldies comme ils disaient.
RFM avait été fondé par Patrick Mayer qui était parti de radio 7, radio lancée par la radio publique Radio France pour faire « jeune », sous le président Giscard d’Estaing. Mayer avait voulu faire passer Coluche à l’antenne, ce qui avait été refusé, du coup il avait démissionné et Coluche était venu sur RFM.
Il y avait un vent de liberté, autour de 1981, l’arrivée de Mitterrand laissait croire aux jeunes qui ne le connaissaient pas, finalement, que ce serait mieux, après. Tout ça s’est bien vite envolé, RFM a été interdite, puis brouillée, je ne sais plus pourquoi, je me souviens qu’on arrivait tout de même à l’écouter, tristes des illusions perdues sur l'autel du cynisme politique.
Il y a une épopée des « radios libres », qu’il faudrait retracer. En écrivant ça, un truc me revient à l’esprit et Je crois que c’est fait, par quelqu’un que j’ai eu la chance de croiser, il y a des années…Quand j’ai commencé à bosser, jeune commercial, j’avais comme interlocuteur chez un client une directrice informatique assez étonnante qui enregistrait depuis des années, depuis le début les radio FM. Je crois qu’elle était déjà assez réputée dans ce milieu, pour ça, mais elle ne se la jouait pas du tout. Elle était super sympa, on ne parlait pas beaucoup d’informatique, beaucoup de rock et de radio, c’était marrant, et passionnant. Je me souviens qu’un jour, elle était aux 400 coups parce que l’appart au-dessus de chez elle avait cramé, elle avait passé la nuit avec des potes à déménager les xxx cassettes précieuses de l’histoire de la radio FM. Cette Dame est une véritable passionnée et une encyclopédie de la radio. Les mecs des radios l’appelaient souvent déjà à l’époque (c’était vers 1990,91) pour lui demander des k7 d’émissions des débuts de leur propres radios parce qu’ils n’avaient pas d’archive. J’ai essayé de trouver trace de l’association dans laquelle elle exerce cette activité, (eldoradio) sans y arriver : ce doit être une encyclopédie passionnante de la culture rock !