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vendredi 15 mai 2015

BB KING 15 mai 2015

BB KING


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Je m’appelle Lucille 


et je suis une guitare.




La guitare de BB King, roi du Blues.

Oh la belle Epihone tribute!

Aujourd’hui, j’ai perdu mon génie.


Faut être exact : BB King appelait chacune de ses guitares Lucille. La première Lucille n’était pas, comme aujourd’hui, une Gibson ES355 noire.


Aujourd’hui je suis seule car BB King est mort.


Putain de mois de mai, qui voit disparaître BB King après Ben e King (nombreux feront la confusion à l’annonce du décès de Ben E King), de Percey Sledge et de Jack Ely.


L’influence de celui qui m’a tenu si souvent entre ses bras (King est son nom véritable, et pas un nom de scène) est colossale, sur le blues et le rock. Pourtant, BB King ne laisse pas de « titre phare », de hit. Il n’a d’ailleurs jamais présenté aux maisons de disques un titre pour se faire recruter, comme le faisaient non loin de lui Muddy Waters, Bo Diddley, Willie Dixon et (un petit peu) plus tard Chuck Berry ou Little Richards par exemple.


Non, BB King, c’est le blues live dans toute sa grandeur, et il le prouvera par une infatigable présence sur scène… qui lui vaudra la reconnaissance de tous.


Jeune orphelin, il fuit vite les champs de coton pour tenter sa chance du côté du Gospel: Le Blues estt alors considéré comme la musique du diable (merci Robert Johnson, lui qui selon la légende expliquera son soudain talent par un pacte avec le Malin !!!). Il quitte son Mississipi natal pour Memphis à 20 ans, et alterne les boulots de disc jockey et de musicien de studio.


Moi, Lucille, je suis alors acoustique, sans doute une Gibson L 30. Vous savez tous maintenant pourquoi BB King m’a nommée Lucille, car l’histoire est racontée dans tous les hommages au grand homme, (par exemple ici). Mais il semble que l’homme appelait déjà Lucille mes ainées…


C’est en entendant T-Bone Walker (pionnier du blues électrique) qu’il jure de passer à cet instrument diabolique ! Je deviens donc une Fender Telecaster ‘Esquire’, pas forcément noire, puis une Gretsch, et beaucoup d’autres, avant de devenir l’emblématique Gibson ES 355 à la fin des années 59.


Improvisateur génial, il prétendra toute sa vie avoir dû s’en remettre à l’impro par faute de ne pas savoir jouer les accords à la guitare.


Mon œil.


Il a de ce fait créé ce style bien particulier de jeu repris par tous, ponctuant les phrases chantées par un gimmick improvisé, phrase musicale qui accompagne le chant dans un dialogue génial. Il avait cette façon si particulière de faire glisser sa main gauche sur le manche pour un effet proche du bottleneck. Une autre des caractéristiques de son jeu est ce vibrato aérien alors que sa main papillonne en lâchant le manche, (voyez la video) que seul touche le doigt qui produit la note. Enfin, n’oublions pas les fameux bends de BB King, technique qu’il a probablement inventée.


Un dernier message sur la page de son site web (http://www.bbking.com) date du 1er mai, et indique qu’il rentre chez lui à Las Vegas, « Home hospice care ».


Si il est difficile de détacher un titre, de citer de mémoire un morceau de BB King, son style est lui bien identifiable, même si il a inspiré tous les bluesmen depuis. Mais on peut recommander Lucille, The Thrill is gone, How blue can you get, etc, etc, etc.



dimanche 16 juin 2013

Keith Richards, LIFE,

Keith Richards, LIFE



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Keith Richards nous parle de sa vie, du Rock'n Roll, du Blues!!!

 Je viens de terminer ce bouquin de souvenirs de Keith Richards, le magicien du riff, l’ex enfant terrible du rock. Pas seulement pour faire bien et frimer dans les soirées, je l’ai lu dans le texte, an anglais. Les années d’études passées à Londres ne m’ont pas servi professionnellement, il faut bien que ça me serve « in real life »… 

L’avantage est qu’on savoure pleinement la langue (mauvais jeu de mot avec le logo du groupe depuis 1971 et Sticky Fingers) de Keith Richards, imagée et pas toujours vulgaire…


Le récit de son enfance n'est pas des plus passionnants. C'est pourtant sans doute important dans la construction de son personnage, mais la façon dont les faits sont relatés n'est pas remarquable; la bio de Pete Townshend (Who I Am) est sur cette période, mieux écrite. 

En revanche, beaucoup d’anecdotes passionnantes sur la vie des Rolling Stones, l'évolution du groupe, les rencontres que Monsieur Riff a fait tout au long de sa vie. Evidemment, il a toujours le beau rôle, et on ne doit pas prendre le point de vue qu’il développe pour vérité historique. 

Mais je m’attendais à plus de mauvaise foi de la part d’une telle star, d’un personnage dont l’ego surdimensionné est légendaire. De nombreux passages montre un type finalement très honnête sur ce qu’il doit musicalement aux grands personnages qu’il a rencontré et qui lui ont beaucoup appris (pour les spécialistes, en particulier sur l’utilisation des accords « open de sol » et de guitares a cinq cordes). 

On lit,et ça m’a passionné, le récit des débuts, dans cet appartement sordide et pas chauffé de Londres, les séances interminables où Brian Jones et Keith Richards écoutent en boucle les 45t de Muddy Waters et autres recrues de Chess Records, pour en capter la technique, le riff, le son… 

On voit également le mode de fonctionnement très autocratique des « Glimmer Twins », Mick Jagger et Keith Richards : véritable binôme presque « groupe dans le groupe », les autres membres étant écartés de tout processus créatif – Richards semble trouver tout à fait normal de rejouer les parties de guitare de Mick Taylor (pour celles de Brian Jones, sur la fin, il avait des excuses, ce dernier étant devenu incapable de jouer), de s’approprier ses riffs et de ne jamais créditer les autres membres des créations du groupe. 

De façon assez rigolote, Keith Richards affiche une admiration pour les bluesmen black qui l’ont inspiré, et un regard gentil et un brin condescendant sur ceux dont il a aspiré les techniques, piqué les riffs, s’étonnant du départ de Taylor, qui ne pouvait que vivre dans son ombre. Il parle longuement de Graham Parson,de Bobby Keys, insistant plus sur les amitiés (sincères) que sur l’apport musical de ces dernier aux Stones… (on leur doit quelques morceaux de légende des Stones à une époque ou Richards était dans les bras de sister morphine, et probablement un appuis considérable en live). L’évolution des rapports avec Mick Jagger fait l’objet de nombreux passages, parfois assez marrants. A lire, donc, les vinyls des Stones sur l’electrophone… 

A relire, aussi, ensuite, par passages. Mon histoire du rock y a appris beaucoup, et je reviendrai sans doute sur certains épisodes.


jeudi 4 avril 2013

Muddy Waters, l'un des père fondateurs du Chicago Blues et du Rock'n Roll

Muddy Waters


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 Aujourd’hui Muddy Waters aurait 98 ans. Pfffiou !

Muddy Waters est aujourd’hui oublié, c’est dommage. C’est l’un des pionniers du blues, en tout cas du blues « enregistré », du blues made in Chicago.

Il est l’un de ceux grâce à qui le label mythique Chess Record (voir à ce titre le film « Cadillac Record ») prit sont envol.Jouant d’abord de l’harmonica, (rigolez pas, c’est l’un des instruments typiques du blues) il se met à la guitare en entendant Robert Johnson (le mec qui aurait signé un pacte avec le diable, dit la légende).

Il est considéré comme d’influence majeure sur le rock anglais, la fameuse British Invasion, et en particulier sur les Rolling Stones… J’allais dire « évidement », puisque le nom du groupe vient d’un des titres de Muddy Watters.

Lors d’une tournée aux US, Keith Richards voudra absolument aller voir Muddy Waters aux studios Chess…. On dit que celui-ci les snoba fièrement, ce qui blessa l’amour propre de ces Messieurs les Rolling Stones, mais qui n'a pas entamé la dévotion de Keith Richards pour Muddy Waters…

« Mannish Boy », titre emblématique, est souvent confondu avec « I’m a Man » de Bo Diddley, et avec « Hootchie Cootchie Man ». Il faut dire que c’est bizarre et compliqué, et je ne suis pas certain de connaitre « la vérité » sur le sujet. Mannish Boy et Hootchie Cootchie sont deux titre de Muddy Waters. En gros voilà l’histoire.

Muddy Waters enregistre « Hootchie Cootchie Man », censé être un truc rigolo, jouant sur l’image macho de Muddy Waters. Ce titre a un immense success, reposant sur l’effet « stop and go » du riff principal.

Bo Diddley reprend le truc, et avec d’autres paroles, plus viriles « I’m a man », ce qui agace Muddy Waters qui re-reprend le titre, sur un double plagiat donc avec « Manish Boy », contre-jouant du sens des deux précédents avec les paroles.

Presque tous les groupes, en tout cas ceux de la British Invasion, reprendront ‘I’m a Man’. La version des Who a (bizarrement) ma préférence. Ou comment terminer un billet sur Muddy Waters en parlant de Bo Diddley et finir sur The Who….