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mercredi 10 août 2016

Mellow Yellow, Donovan fume-t-il des bananes?

Mellow Yellow

Donovan, 1966



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….. Comment un morceau aussi subversif a t il pu avoir un tel succès sans déchaîner les passions, défrayer la chronique, réveiller la horde des censeurs et de la bienpensance?

Un farceur, ce Donovan, quand on y pense.. Il réussi à faire fredonner sur un mode ballade gentillette, des propos qui côtoient tellement le subversif que ça en devient risible.

Pensez que Louie Louie, pour des paroles totalement dénuées de connotation, de sous entendus, a fait l’objet de recherches et d’analyses du FBI, a été censuré sur nombre de radios… ça laisse rêveur.

Car Donovan, “baba cool” accrédité et chantre du peace and love, de la liberté dans toutes les acceptions du terme, s’en donne à cœur joie!

On épluche?

D’abord, les érudits aimeront noter que M Leicht (Donovan, donc) est un guitariste émérite, et qu’il sait s’entourer de pointures quand il enregistre: John Paul Jones aux arrangements, McCartney à la basse et sans doute dans les choeurs… On dit partout que Mellow Yellow est d'influence Beatles. Si vous voulez.

Pour en revenir au texte (c’est un bien grand mot), Donovan semble s’amuser à des sous entendus - il prétendra ensuite (air connu) que ce sont les interprétations qui sont border line, et que sont texte est bien anodin à côté de ce qu’on lui prête. On s’en fout un peu, ce que j’en dis, c’est juste pour parler. Voyons donc de quoi il s’agit:

Premier couplet, y a pas grand chose à dire Saffron. c’est le surnom d’une de ses copines, le safran, c’est jaune, c’est oriental (et on sait l’attirance de Donovan pour l’hindouisme), jusque là, rien de croquignole.

Second couplet. Le Monsieur est “mad about Fourteen”… Fourteen, ce serait là aussi le surnom d’une copine. Mais voilà, on entend distinctement “mad about A Fourteen”. Ce serait une nana mineure, damned! “A Fourteen”, c’est littéralement “une (fille de ) 14 (ans)”. Aïe. Mais non, dit-il, la preuve, la majuscule à Fourteen, c’est un nom propre. Soit le gars égrène le nom de ses conquêtes au deux premiers couplets, soit il donne son nom au premier, son âge au second? Passons, et on s’en fout un peu, en fait.

Mais bon, il a eu du pot quand même, Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Jim Morrison, et tant d’autres (j’ai cité les Kingsmen et Louie Louie) ont été taquinés pour ce genre de plaisanterie..

Troisième couplet, après le cul, la drogue? Là, sans rien nommer, on est dans l’apologie de l’état de planitude, et Donovan propose ses service à qui voudrait planer..

Quatrième couplet, il paraîtrait que c’est pas vrai qu’il parle de drogue. Et deux écoles s’affrontent (I’m just mad about s’affrontent, évidement). Si ça se trouve qu’il parle d’un vibromasseur en forme de banane (façon 5 fruits et légumes par jour? Le dicton anglais nous parle des pommes (”An apple a day keeps the doctor away” - une pomme par jour éloigne le médecin, Winston Churchill ajoutait “à condition de bien viser “provided you aim well”). C’est tout du moins ce que Donovan justifiera quand on lui demandera de quoi il retourne, et si ça serait pas de la drogue tout de même… Mais au fait, votre Sérénité, c’est quoi cette histoire de drogue?

A la fin des années 60, se racontait que fumer la peau séchée des bananes menait au trip assuré. Moi, j’en sais rien, j’étais tout petit. Cela dit je me souviens que ma grande soeur (je fais gaffe si ça se trouve elle lit ça!) - pour que je m’en souvienne ça devait être autour de 69, pas avant, hein - disait: "faut pas respirer l’odeur des peaux de bananes cuites " et elle ajoutait, d'une demi voix plein de mystère: "C'EST DE LA DROOOOGUE".


(ça devait être à la mode de faire cuire les bananes??? Au four avec la peau??? Sont bizarres ces gens là???). Oui, on faisait ça pour le gouter. Des bananes cuites au four.....

Bon on revient à notre Donovan? Donc, il y a eu une rumeur, provenance directe de Haight Hashburry San Francisco California, colportant cet amazing et pas très cher moyen de “forever to fly”. Mais tout comme McCartney dira ensuite que Lucy In The Sky With Diamond ça parle pas de LSD, Donovan préfèrera dire que la banane, c’est un vibro.

Ok. On s’en fout, ce sont ces histoires. Tout ça est plutôt rigolo et folklorique.

Reste donc un titre “à tiroir” d’un gars plutôt doué et un brin mésestimé je trouve. C’est notre faute aussi, on n’écoute que ce qu’on nous fait entendre à la radio (euh, c’est un peu has been la radio, non?). Alors, allez écouter Donovan d’un peu plus près, vous m’en direz des nouvelles. Je propose:


- Hurly Gurdy Man

- Seanson of the Witch, bien dans le ton planant du summer of love,

-Catch the wind, qui montre là encore l’influence Dylanesque.


samedi 21 novembre 2015

Janis Joplin

Janis Joplin  

"Pearl"


LA voix féminine du blues.


LA voix du Summer of Love



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Mon Histoire du Rock décide cette semaine de mettre (enfin) Janis Joplin à l'honneur.

Janis Joplin devenue l'icône du rock californien des 60's, étoile filante dans le ciel du rock'n roll.


Plus encore que Melanie Safka,  qui suivra plutôt les traces folk de Joan Baez, et que Grace Slick(plus psychedelique et qui d'ailleurs quittera la sphère musicale pour les arts graphiques), Janis Joplin est la voix feminine du blues des années 60.
Elle établissait une distinction entre les hyppies, qui, disaient-elle, croyaient en une société et un monde meilleur, et les Beatnik, désabusés, qui n'y croyaient pas et adoptaient une attitude mi épicuriennne mi auto destructrice.


Disparue trop tôt, dans ce tourbillon fatal qui engloutira presque en même temps les " 4 J "(Jim Morison, Brian Jones, Jimy Hendrix et donc Janis Joplin), formant ainsi la promo "69/71) du club des 27.

Janis Joplin tentait d'oublier dans ses chants, cris de désespoir, et dans les excès de drogue et d'alcool, le mal de vivre qui la hantait, et sa peur constante de n'être pas aimée pour ce qu'elle était.

La Dame était particulièrement  instable et toujours en quête d'un autre chose destructeur. Perpétuelle insatisfaite, et craignant toujours de se faire avoir, elle quitta systématiquement chaque groupe qu'elle avait rejoint ou formé, à l'aube des premiers succès.

Son tempérament explosif lui donnait toutes les audaces, mais la laissait souvent dans une désespérante solitude:

“On stage, I make love to 25,000 different people, then I go home alone.” 


On n'entend plus beaucoup Janis Joplin de nos jours, et c'est regrettable. Elle avait le blues en elle, il suffit d'écouter… n'importe lequel de ses titres! Digne héritière d'Etta James et d'Ella Fitzgerald, Janis Joplin n'aura que trop peu de temps pour exprimer son art. Elle entre en studio pour enregistrer ce qui doit être l'album de sa consécration, après avoir enchanté San Francisco, Monterey (prestation énorme!!!) et Woodstock.

A Woodstock, sa prestation sera jugée décevante, y compris par elle-même. 
Woodstock est un mythe qui repose plus sur ce qu'on en raconte que par la qualité des prestations de chacun des artistes: Janis n’échappe pas à cette règle, ayant pas mal abusé des drogues et alcools à disposition des artistes pendant les trop longues attentes des trop longs retards (elle monte sur scène avec 1/2 journée de retard sur l'horaire!). Sa prestation (comme celle de CCR entre autres) ne sera pas conservée sur le film: les Directors cut la montrent hagarde, paumée, sans voix…).



La nuit précédant l'enregistrement du dernier morceau de l'album (Mercedes benz, dont elle n'a encore enregistré que la voix), elle tombe une fois de plus dans la solitude et la drogue, mais ce coup-là, ce sera la dernière.


Le 4 octobre 1970.


Je me souviens que ma sœur avait acheté "Pearl", je me souviens de "Cry Baby", a fond sur son minuscule electrophone; c'était avant les chaines hifi, bien avant les MP3…

... Je n'avais pas eu besoin de le lui emprunter. Le pauvre petit trucophone avait longtemps vibré au son de Pearl.....

Janis Joplin...

... Un journaliste lui avait demandé, un jour qu'elle retournait à Port Arthur, dans son Texas  natal: quel est votre meilleur souvenir du Texas? "Le jour ou je me suis tirée d'ici".



Get It While you can, un titre qui résume parfaitement Janis Joplin






samedi 11 avril 2015

I am the Walrus, John Lennon, The Beatles, Novembre 1967

I am the Walrus



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Malgré John Lennon, malgré I am the Walrus, les profs d’anglais persistent à faire étudier les chansons des Fab Four.


C’est donc au prof d’anglais de mon petit dernier que l’on doit cette chronique. Puisqu’il faut étudier la chanson de son choix, il décide de décrire à son prof la chanson de John Lennon réputée impropre à l’explication de texte.

"De mon temps,lui dis-je, les profs d’anglais nous faisaient commenter Simon et Garfunkel ou Bob Dylan". Tiens à propos, Lennon a prétendu avoir écrit cette chanson pour montrer qu’il «était capable d’écrire le même genre de débilité » que Dylan… Le roi des pacifistes était parfois véhément!!

Les légendes autour des Beatles et de leurs chansons sont nombreuses, et I am the Walrus serait pleine de "clefs"… bien qu'elle soit sensé n’en avoir aucune… !

Et bien évidement, les spécialistes s’éreintèrent à trouver à ce titre une foultitude de sens, plus ou moins cachés, plus ou moins mystiques, plus ou moins tordus. Lennon s’amusait parait-il, par avance des sens que les « spécialistes » sauraient trouver à sa chanson.

Mais il donnera plus tard le change en donnant lui-même des significations « après coup »..

On a donc droit à de nécessaires indices sur la mort prétendue de McCartney en 1966, de nombreuses références à Lewis Caroll (De l’autre côté du Mirroir, « le Morse et le Charpentier »), à la lutte des classes, au LSD (puisque Lucy in the Sky est mentionnée), au Police Detective Pilcher, fameux pourchasseur de stars drug addicts….

Mais faut-il donner crédit à ces interprétations ?

Écrite par Lennon en plein summer or love, en plusieurs fois et en plein trip de LSD, la chanson est pour le moins excentrique et décousue…


Elle serait en fait un « collage » de plusieurs chansons inachevées que Lennon aurait combiné avec l’aide de Yoko Ono.


Placée en face B d’un 45 tours dont la face A est « Hello Goodbye » écrite par Mc Cartney, elle sera plus tard l’un des symboles de la rupture entre les deux hommes, Lennon reprochant à Mc Cartney d’avoir sous estimé son "chef d’œuvre"... Celui-là même qu'il décrivait à sa sortie comme un canular sans importance.

La chanson fut interdite sur la BBC parce qu’on y parle de petite culotte.

Les Beatles sont dans leur période « on expérimente plein de trucs », donc l’orchestration regorge d’instruments classiques, et des extraits d’enregistrements du Roi Lear de Shakespeare sont mixés. Lennon prétendra avoir enregistré ce qui passait un soir de mixage, sans savoir ce que c’était. Sans doute pour ajouter à la légende ou à la confusion autour de ce titre.


Ben voilà, y en a des trucs à dire sur une chanson sans sujet !