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samedi 2 janvier 2016

Mad World Tears for Fears 1982

MAD WORLD

Tears for Fears, 1982



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Loin d'être un morceau oublié des années 80, Mad World a admirablement résisté au temps, et a même fait l'objet d'une reprise plutôt habile par Gary Jules, laquelle version sera ensuite "coverisée " au point que certains finissent par penser que Jules a composé l'original.

L'ado des années 80 que j'ai été (et il en reste des séquelles) ne peut valider totalement cette reprise, tant elle parait mollassonne et fade à côté de l'originale.

Je sens que je vais me faire des amis.

Ré-écoutons alors la version de Tears for Fears, pour en convenir: Elle porte tout le poids et le paradoxe des années 80, où l'on croyait encore en un monde meilleur et à une nécessité de rébellion, écartant le fatalisme par une expression virulente de nos craintes et nos peurs: la section rythmique est là, bien présente, même si elle sent très, très fort l'électronique alors omniprésente, et martèle comme il se doit la révolte du propos.

La version de Jules est plus paisible, plus posée, frisant la platitude, et fait regretter le tempo marqué de Tears for Fears:

Ecoute bien le riff de batterie, le premier temps très marqué sur le "pont" "And I …"… rien à voir avec la ballade aimable de Gary Jules, qui frise la tentative de suicide: le gars est sous prozac, c'est sûr!

Les reprises, comme celle de Cats on Trees, sont du même bain, cette dernière étant, peut être, un petit peu plus tendue, plus marquée, moins fade? Mais ça manque de nuance, de montée en tension, de punch.


Du nerfs, que diable, c'est vous les jeunes, c'est pas moi!

Le second couplet résonnait pour moi comme une évidence, en 1982: "Went to school and I was very nervous, no one new me, no one new me…". Du vécu, après ces quelques années passées comme un étranger dans la ville du Roi Soleil que j'avais alors fui pour Londres. L'intensité dramatique croissante est parfaitement marquée par la rythmique soutenue.

Ce titre est en fait une référence au cri primal: 

Théorie d'Arthur Janov (bien chère à John Lennon qui fut son patient et à Iggy Pop), et appliquée avec soin sans le savoir par Little Richard). Cette théorie prétend guérir les névroses par l'expression primale des douleurs liées à la naissance. Je schématise, évidement, à outrance! 

"The dreams in which I'm Dying are the best I've ever had". Tout un programme.

Cela exclut donc toute interprétation mièvre et doucereuse....

Enfin, bref, qu'on se le dise, les version de G Jules, de Cats on Trees, sont à écouter, mais seule la version de Tears for Fears garde nos faveurs. 


Il faut que vous la ré-écoutiez. Dites-m'en des nouvelles.

Bonne année 2016.



vendredi 15 mai 2015

BB KING 15 mai 2015

BB KING


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Je m’appelle Lucille 


et je suis une guitare.




La guitare de BB King, roi du Blues.

Oh la belle Epihone tribute!

Aujourd’hui, j’ai perdu mon génie.


Faut être exact : BB King appelait chacune de ses guitares Lucille. La première Lucille n’était pas, comme aujourd’hui, une Gibson ES355 noire.


Aujourd’hui je suis seule car BB King est mort.


Putain de mois de mai, qui voit disparaître BB King après Ben e King (nombreux feront la confusion à l’annonce du décès de Ben E King), de Percey Sledge et de Jack Ely.


L’influence de celui qui m’a tenu si souvent entre ses bras (King est son nom véritable, et pas un nom de scène) est colossale, sur le blues et le rock. Pourtant, BB King ne laisse pas de « titre phare », de hit. Il n’a d’ailleurs jamais présenté aux maisons de disques un titre pour se faire recruter, comme le faisaient non loin de lui Muddy Waters, Bo Diddley, Willie Dixon et (un petit peu) plus tard Chuck Berry ou Little Richards par exemple.


Non, BB King, c’est le blues live dans toute sa grandeur, et il le prouvera par une infatigable présence sur scène… qui lui vaudra la reconnaissance de tous.


Jeune orphelin, il fuit vite les champs de coton pour tenter sa chance du côté du Gospel: Le Blues estt alors considéré comme la musique du diable (merci Robert Johnson, lui qui selon la légende expliquera son soudain talent par un pacte avec le Malin !!!). Il quitte son Mississipi natal pour Memphis à 20 ans, et alterne les boulots de disc jockey et de musicien de studio.


Moi, Lucille, je suis alors acoustique, sans doute une Gibson L 30. Vous savez tous maintenant pourquoi BB King m’a nommée Lucille, car l’histoire est racontée dans tous les hommages au grand homme, (par exemple ici). Mais il semble que l’homme appelait déjà Lucille mes ainées…


C’est en entendant T-Bone Walker (pionnier du blues électrique) qu’il jure de passer à cet instrument diabolique ! Je deviens donc une Fender Telecaster ‘Esquire’, pas forcément noire, puis une Gretsch, et beaucoup d’autres, avant de devenir l’emblématique Gibson ES 355 à la fin des années 59.


Improvisateur génial, il prétendra toute sa vie avoir dû s’en remettre à l’impro par faute de ne pas savoir jouer les accords à la guitare.


Mon œil.


Il a de ce fait créé ce style bien particulier de jeu repris par tous, ponctuant les phrases chantées par un gimmick improvisé, phrase musicale qui accompagne le chant dans un dialogue génial. Il avait cette façon si particulière de faire glisser sa main gauche sur le manche pour un effet proche du bottleneck. Une autre des caractéristiques de son jeu est ce vibrato aérien alors que sa main papillonne en lâchant le manche, (voyez la video) que seul touche le doigt qui produit la note. Enfin, n’oublions pas les fameux bends de BB King, technique qu’il a probablement inventée.


Un dernier message sur la page de son site web (http://www.bbking.com) date du 1er mai, et indique qu’il rentre chez lui à Las Vegas, « Home hospice care ».


Si il est difficile de détacher un titre, de citer de mémoire un morceau de BB King, son style est lui bien identifiable, même si il a inspiré tous les bluesmen depuis. Mais on peut recommander Lucille, The Thrill is gone, How blue can you get, etc, etc, etc.



dimanche 2 novembre 2014

Coluche : C'est l'histoire d'un mec Rock'n Roll

Coluche, 


né le 28 Octobre 1944...


Au début de l'été 1986, Michel Colucci dit Coluche se tuait en moto.


Je me souviens bien quand j'ai appris ça. On dit de certains événements marquants qu'on n'oublie pas ce qu'on faisait précisément quand on a appris l’événement : c'est le cas. Tout un symbole, je quittais la vie d'étudiant et allais, après un an de "service militaire", entrer dans la vie active, la vie adulte. Je l'avais parodié, quelques jours plus tôt, lors du spectacle de la soirée étudiante de fin d'année. Salopette, tout çaaaaaaaaaaaaaa.

Je me souviens qu'on l'aimait bien, depuis ses débuts, dans ses outrances qui nous faisaient bien marrer, et dans ses touchantes faiblesses. Je me souviens son premier disque, ses premiers sketches « en solo », dont bien sûr « l’histoire d’un mec », mais aussi « Le Poète », ou le non-sensical « Homme averti ».

Je me souviens de ses passages sur différentes radios. Sur l’une d’elles, ne voulant pas (il disait « ne pouvant pas ») mettre un générique, il passait tous les jours un premier disque, au début de l’émission, toujours le même : Little Richard, Lucile. Rock’n Roll, donc, et parfois Louis Mariano, pour faire plaisir à sa maman.


Je crois me souvenir qu’il était resté assez fermé sur les années 50, de d’sur la musique. La musique faisait aussi partie de son univers, de ses spectacles. Il avait, un temps, filé un coup de main au "Grand Orchestre du Splendid", chanteur d'un temps

Je me souviens aussi qu’il a un temps soutenu RFM, faisant une émission « chez eux », lors qu’établis à Velizy 2 dans le centre commercial.. la radio était, malgré les promesses du candidat fraîchement élu président, brouillée. Je ne sais pas pourquoi, j’ai des petits souvenirs de trucs qu’il racontait à la radio – on a su plus tard que la quasi-totalité des blagues lui étaient fournies par ses rabatteurs de vannes, dont un est devenu acteur célèbre ensuite, mais pas particulièrement rigolo, c’est étonnant. Je me souviens qu’un jour il s’insurgea parce que le « super » venait de passer à 4,12 Francs, disant que ça ne pourrait pas durer, que les gens allaient descendre dans la rue. Avec le recul et le litre à 1,60 €…

Avec le recul, les « luttes » paraissent vaines, la récupération bat son plein et les bonnes intentions sont businessisées… Les années 80/90 ont été celles du charity business, des shows pour l’Ethiopie, contre le Sida, etc etc…. Mais à l’origine l’intention était dénuée d’arrière-pensée.

Ce mec prenait systématiquement pour cible le « gros con satisfait » et pathétique. Celui qui sournoisement somnole potentiellement en chacun de nous. « faire rire les gens et emmerder les cons », te montrer ce qui chez toi si tu fais pas gaffe, va te faire devenir un gros con. Je crois que j’ai bien retenu ça, cette leçon apprise sans y prendre garde à longueur d’écoute de ses sketches, et que j’ai toujours fait gaffe à pas devenir un gros con satisfait, grâce à lui.

Aujourd’hui c’est la saint Coluche, et chaque 19 juin voit revenir le cortège des éloges de ceux qui, alors, le courtisaient veulement ou méprisaient le clown. Difficile à croire de nos jours ou chaque hiver le montre comme une idole adulée de tous, autour de grandes messes de promotion des « artistes » venus en Jet privé culpabiliser les moins pauvres et leur vendre des disques… Bernie Bonvoisin, ex-Trust, a eu, il y a peu, le courage de quelques mots à ce sujet (voir l'article de Marianne.net http://www.marianne.net/Bernie-Bonvoisin-Il-n-y-a-plus-d-artistes-ce-sont-des-produits_a240722.html) , je crois qu'ils reflètent assez bien l'esprit qu'avait Coluche contre les « bien pensants ».

Coluche aurait eu 70 ans cette semaine.

vendredi 13 septembre 2013

Aux sources du rock Tutti Frutti, Little Richard

Tutti Frutti



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Enregistré un 13 septembre (1955), 




LE titre qui marque la naissance du Rock’n Roll.

Consacré N°1 des « titres qui ont changé le monde » (rien que ça…), c’est surtout un cri bestial, aux antipodes des compositions réfléchies aux paroles travaillées et aux mélodies savamment orchestrées !

Ce sera la « marque de fabrique » de Little Richard… (qui, on le sait, sera par ailleurs et par alternance avec sa vocation de légende du rock, pasteur)…

Lucille, Good Golly et autres fonctionnant de la même manière, toujours pour le même succès : un cri, deux tris mots et un rythme fou, de quoi déchainer les foules et surtout, surtout, mettre tout le monde de bonne humeur un vendredi matin où septembre nous déprime de ses pluies et son chômage en hausse.

Coluche, animateur radio, ne s’y trompera pas quand, sur la jeune RFM, il utilisera ce titre en générique de son émission, imprimant ainsi un rythme effréné et puisant aux sources de la culture rock l’inspiration de ses critiques acerbes d’une « société de vieux » ce qu’il ne sera jamais "Hope I die before I get old", qu'ils disaient : gagné.

Mais pourquoi "A-wop-bom-a-loo-mop-a-lomp-bom-bom"? Que'est ce que ça veut dire? Parce que nous français, aimons bien connaitre, comprendre les paroles. Je me souviens en arrivant en Angleterre, je demandais toujours à mes copains anglais "y dit quoi, là?" (Police, Clash, Beatles), "Chsé pas" (I Don't know, mate), ils disaient.. Les Anglais n'écoutent pas les paroles, ils écoutent la musique des paroles. Enfin on va dire ça.


Donc l'onomatopée, c'est Little Richard qui évoque le rythme, le pattern de batterie. Voilà. Et puis, il n'avait pas beaucoup de paroles, alors....

A écouter donc, à chaque fois que tout part en sucette, que la pêche nous manque et qu'on n'a plus    
 la banane... Tutti Frutti