samedi 6 juin 2015

Paint it Black The Rolling Stones avec Brian Jones

Paint it Black 


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 ...sans virgule.



The Rolling Stones, 1966,





Même si la rivalité entre les Rolling Stones et les Beatles était bidon, comme on l’a déjà vu, il est cependant évident qu’une émulation et un échange se faisait entre les deux groupes. Paint it Black est un exemple parmi tant.


Brian Jones était de moins en moins à son aise au milieu des Stones (ne régnant plus sur ce groupe qu’il avait fondé), et s’abandonnait aux mains des substances étonnantes.


Mais il est encore capable de mettre sa patte dans les arrangements des titres composés par ceux qui finiront par le rejeter. C’est lui qui ajoute le riff de Sitar sur ce titre, lui donnant ce style lancinant et décalé, étonnant et novateur (même si Georges Harrison, sur Norvegian wood, six mois plus tôt…)

Le titre figure sur l’album mythique (le meilleur des stones ?) Aftermath, mais c’est sur la compilation « High tide and Green Grass » que je le découvre à la fin des années 70.

Cet album est simplement fabuleux, et n’a rien d’une compil au sens où on l’entend généralement. Bien sûr, les titres sont choisis et il n’y a là que des morceaux de choix, rien à jeter. Mais là où une compil était généralement assez pauvre au niveau du graphisme et du design de la pochette, on a ici une pochette double magnifique, avec des photos extra… et même des « posters » qu’on peut afficher dans sa chambre… ce que je fis à l’époque, sans doute ?

Si vous tombez sur cet album, sautez dessus, il est vraiment significatif du style des Stones jusqu’à 1966. Après, ça ne sera plus pareil, malgré quelques fulgurances (en 1968 par exemple).

Paint It Black, sans virgule entre it et black. Quelqu’un décida de mettre une virgule, contre l’avis des stones que ce contresens fit passer pour des vilains racistes.

Une virgule c’est petit et c’est énorme : ça vous fait passer un titre énervé sur un chagrin d’amour en plein « down » post substances chimiques pour un brulot raciste.

On a vu que ça fait passer Bob Marley (No Woman no cry, toujours sans virgule) pour un macho (pas de femme, pas d’emmerdes) alors qu’il écrit pour consoler sa dame (non femme ne pleure pas). Une virgule, un point c’est tout.


Bien, Paint it black c’est vraiment un des morceaux les plus énormes des Stones. Sans doute au-delà de Satisfaction dont on parle tant…


Pensez bien qu’on est en 1966. Quatre ans plus tôt, les Stones débutent et ne savent pas écrire un morceau…. Quel chemin parcouru, écoutez !!! mais écoutez ça !!!

Les Stones ont pratiquement toujours mis Paint it black sur la set list de leurs concerts, ce qui n’empêche pas Ron Wood (‘sont sympa entre eux, non) de prétendre qu’à chaque fois « ils » se demandent si, cette fois, Keith Richards va se souvenir de l’intro…


En même temps, ça rassure tous ceux qui doivent démarrer un morceau sous l’œil scrutateur des autres membres du groupe…..