samedi 31 janvier 2015

Les Sex Pistols Anarchy in the U.K.

The Sex Pistols

Un rapport avec le Punk?


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Il est de bon ton aujourd'hui, lorsqu'on parle du mouvement Punk, de mentionner les Sex Pistols. 

Nous ne voyions pas ça comme ça, en 1977-78. (ça a un petit côté vieux con, un côté « en ce temps là », mais tant pis).

Bien sûr, la provocation systématique qui était la marque de fabrique – mais il faut plutôt parler de « fond de commerce » - de la bande de Johnny Rotten (John Lydon) et Sid Vicious supervisée par Malcom Mc Laren, pouvait faire illusion.

Evidemment, l’accoutrement et l'attitude, soigneusement calquée sur ceux des punks « authentiques », aurait pû donner le change, en n'y regardant pas de trop près.

S'il suffisait d'arriver bourré sur un plateau télé, en insultant le présentateur, pour être punk, alors Sid Vicious était punk.

Fêter la sortie du LP « Nerver Mind The Bollocks » sur une péniche en improvisant un concert devant House of Parliament à base de « God Save the Queen », Hymne que les perfides Anglais ont emprunté à NOTRE Lully, revisité fut présenté comme un acte ultime de rébellion : Prétextant que celle-ci n'étant pas le sol britannique, permettait les « pires outrages » à la couronne », sans « risque » de censure.

Les Sex Pistols nous faisaient marrer – sans doute parce que nous ne nous sentions pas très proche de l'esthétique et du mouvement Punk.

Je pense que les Sex Pistols gonflaient les Punks. A l'époque, mes copains « Punks » écoutaient les Ramones, les Dead Kennedys, éventuellement les Clash, quoique ces derniers avaient uen ambition plus large, et pas les Sex Pistols qu'ils considéraient comme des guignols.

C’était un peu au Punk ce qu’Au Bonheur des Dames de Ramon Pipin avait ét au Rock'n Roll. Une plaisanterie, un « coup » médiatique. Mais ABDD était Pop-Rock, c’est-à-dire bon enfant, rigolard et déconneur. The Sex Pistols étaient grognons, belliqueux, complètement désabusés et passablement accrocs à tout un tas de substances… Destroy…

Comme le truc fit relativement long feu, Malcom Mc Laren, qui était un malin, lâcha assez vite l'affaire et sortit un film censé « révéler l'imposture », et expliquer ce que tout le monde avait compris : le film s'appelait pompeusement « la plus grande escroquerie du rock'n roll » et démontrait que les Sex Pistols étaient une récupération commerciale.

T'excite pas on avait compris… Malcom Mc Laren, et sa nana Vivienne Westwood, qui tenaient une boutique de fringues branchée pseudo provoc (la boutique s'appelle alors « SEX »…) dans Londres, à Kings Road, surfaient depuis longtemps sur les modes et codes vestimentaires du rock : Baba Cool, teddy boys, 60's revival…. Le Punk fut donc une aubaine qu'ils saisirent bien vite. Monter un groupe « punk » pour faire de la pub à la boutique de Madame n'était pas compliqué puisque les punks revendiquaient leur incompétence musicale…

… Ce qui n’était d’ailleurs pas une réalité (voir The Clash, The Ramones…qui, eux, avaient une compétence musicale certaine..) même si le Punk revendiquait un retour a un son plus root, garage, moins « produit ». De là à afficher une nullité absolue, il y a un pas, que Vicious et Roten ont franchi sans complexe…

La principale activité des membres du groupe était d'avoir un comportement border line en permanence, lors des interviews, des passages télé, des concerts…. EMI, leur maison de disque, finira assez vite par se lasser et dénoncer le contrat qui les liait, donnant au groupe l'occasion d'une vindicte appuyée dans l'un de ses titres..

La blague tournait court.. On ne peut enlever au Sex Pistols un sens de la provocation et un rejet du politiquement correct. Cette volonté, toute marketée fut-elle, de bousculer ce qui est établi, avait encore cours au tournant des années 80, mais ne tardera pas à disparaitre dans une bien-pensance bien lisse.

Le groupe se séparera, chacun ira vers sa destinée, Sid Vicious rencontrera la sienne tout en bas de la pente que balisera pour lui l’héroïne… Destination finale Chelsea Hotel...