jeudi 2 août 2018

1978, il y a 40 ans... La New Wave


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1978, les débuts de la New Wave!



Il est difficile, en 2018, d’imaginer à quel point la “New Wave” a représenté un souffle de modernité extraordinaire dans ce qu’il est convenu d’appeler la culture Rock. 

C’est aussi relativement difficile, pour ceux qui l’ont vécu, de s’en souvenir. 

Même si au début, le terme recoupe aussi bien la vaque Punk que, bizarrement, les groupes qui s’en distinguent, bien vite la terminologie New Wave désigne tout autre chose: 

Ce qui s’est d’abord auto proclamé ‘Neo Romantic”, et qui, prenant le relais du Glam Rock, se démarque “philosophiquement” de la résignation nihiliste punk: 

Là ou le Punk, constatant que la société doit être rejetée, veut la détruire, vers un autre idéal, la New Wave, sur le même constat, entend “s’amuser quand même puisqu’on va tous y passer”. 

Là ou le Punk tend à délivrer de façon rageuse, violente, dépouillée musicalement voire volontairement brouillonne, un message politique fort et destructeur, la New Wave tend à utiliser la technologie (synthés, boites à rythmes, vocoders..) pour délivrer une musique dansante, commerciale et agréable: 

Même détruire est inutile puisqu’à quoi bon reconstruire? Et surtout quoi? 

Ce n’est plus “hope I die before I get old”, c’est “have fun before we die”. 

Sous des aspects plus mélodiques, ludiques, romanesques, kitch,qui confinent parfois au culcul, la New Wave contient quelque chose de profondément romantique au sens classique du terme: 

C’est le triomphe des sentiments et de l’imagination sur la raison. 

C’est le rejet de l’académisme et de la tradition dans un élan vers ce qui est moderne. 

Certains méprisent aujourd’hui, d’autres… ont toujours décrié, d’autres encore ont oublié que ça avait été un sacré renouveau pour le rock qui, en ce temps là, était bien fatigué et mal en point. 

Oh, il en a vu d’autres, et s’en est toujours remis: à la fin des 50’s, quand il a failli tomber dans l’oubli de la surf et des girls groups, avant d’être relancé par les anglais, mais aussi à la fin des 70’s, puis dans les années 90… 

 Pour en revenir à la New Wave, pour la première fois un courant musical émergeait non pas dans un seul pays, non pas aux USA ou en Grande Bretagne, mais… de façon plus globale, A LA FOIS aux US et en Grande Bretagne, mais aussi en Allemagne - d’ailleurs, l’inspiration New Wave était très germanique, de Kraftwerk (dont on ne soulignera pas assez souvent l’influence... The Model, premier hit New Wave???), à la période Berlinoise de Bowie (quoiqu’en partie vécue… à Hérouville dans le Val d’Oise!! 




Il faut dire qu’une partie des angoisses Neo Romantiques prenaient leur source dans les angoisses de la Guerre Froide, et donc, autour du Mur de Berlin… La scène Allemande est donc particulièrement active (Neue deutsche Welle): Alphaville, Nena, Trio, Falco…. Vous en voulez d’autres? 

Vous vous souvenez de Klaus Nomi?
En fait, la New Wave était née d’un besoin urgent de se divertir “pour oublier”, devant le constat qu’il n’y avait pas d’espoir de changer comme nos ainés l’avait naivement cru. 

Alors, à Londres comme à Berlin, la New Wave s’est mis à rythmer la peur des missiles, du Sida et du chômage. 

Oui, je radotte, j’ai déjà dû le dire. 

Au caractère “international”, fortement européen de cette “vague”, vient s’ajouter une résurgence d’une multitude d’influences, et ça aussi c’est nouveau: 

La New Wave est multi forme, du ska revival au post glam, de la synth pop au “pré-boys bans”, de l’electro funk aux prémices de la techno… Ses influences sont multiples et assumées (World Music, Ska, Funk, rock, Punk et bien sur electro). 

Pour la plupart, les groupes New Wave s’en remirent, dans un désir de se démarquer des ainés (et en particulier du Punk), aux synthés, ce qui fit dire que les groupes à guitare étaient morts (on avait déjà entendu ça au debut des 60’s, hein, M Dick Rowe :) ). 

Mais il n’en fut rien, et beaucoup revinrent aux instruments à corde un peu plus tard…