samedi 2 mai 2015

Forever young, Alphaville, 1984 : New Wave and cold war

ALPHAVILLE


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Dans les années 80, ceux d’entre nous qui avaient les cheveux ondulés avaient plus de chance, ils pouvaient arborer fièrement une coiffure comme celle de Marian Gold, ras sur les côtés et « choucroute » au dessus.




Mais là n’est pas le sujet.

On est en 1984.

Soviétiques et Américains ont décidé depuis quelques temps que se foutre sur la gueule serait plus marrant, et techniquement plus facile, en utilisant des l’Europe comme terrain de jeu et des missiles dits « de croisière » pour détruire la planète. Leurs jouets avaient pour nom SS20 et Pershing.

La guerre est froide, ainsi sera aussi la « vague » musicale et artistique qui succèdera au psychédélique et au punk.


Il ne s’agit plus de changer la société, ou de la détruire pour en fonder une meilleure : nos ainés semblant d’accord pour tout détruire, on est partagés entre la trouille de « la troisième », de l’extermination totale, et la volonté de finir en dansant, les yeux braqués vers le ciel en espérant ne pas y voir de missiles. (« Heaven can wait we’re only watching the skies »).

Alphaville montre dans ce titre la même crainte, la même obsession que Nena, autre groupe Allemand, dans "99Luftballons", et de façon plus explicite Fisher Z dans « Cruise Missiles » ou « Red Sky over paradise ».

Forever Young est typique de la cold wave des années 80, planant et synthétique, contrairement aux titres de Fisher Z et Nena, plus conformes aux canons du rock traditionnel.

Les allusions à la guerre froide sont plus directes que dans le titre de Nena, comme si l’évocation risquait de formaliser l’objet de la peur. D’autres S’y mettront également, preuve que le sujet marque l’époque (Sting, « I Hope the Russian love their children too ».

Pour finir, clin d’œil peut être involontaire au symbole fort de la guerre froide qu’est James Bond, on trouve dans les paroles de Forever Young quelques titres de films : « Diamonds are forever », « Never say Never », ainsi qu’une allusion à Live and let die…

Ce titre a été un vrai succès, au point de devenir un symbole générationnel. Succès encore plus fort dans l’Europe germanophone, particulièrement sensibilisée au déchirement Est/Ouest d’alors, et pour cause.

Il sera repris de nombreuses fois, et les « covers » ne manquent pas…. Sans égaler, à mon goût, l’orriginal, mais suis-je objectif ?